Un acte de profanation visant des sépultures et des dômes funéraires a été signalé à Zaouia Chebbia, un quartier d’Annaba, suscitant émotion, colère et interrogations au sein de la population locale. Les images et témoignages diffusés sur les réseaux sociaux montrent des tombes endommagées et des structures funéraires (qubba) partiellement détruites, ravivant un débat ancien sur la protection des lieux de mémoire et le respect dû aux morts.
Au-delà des dégâts matériels, la destruction de monuments funéraires touche au sacré et à la mémoire collective. Les sépultures, qu’elles soient modestes ou ornées d’un dôme, constituent des repères affectifs et historiques pour les familles concernées et pour la communauté. Leur atteinte se lit comme une double violence : d’abord celle, immédiate, subie par les familles qui voient la sépulture d’un proche profanée ; ensuite celle, plus diffuse, qui fragilise le lien social et le pacte de respect entre vivants et morts.
Face à ces faits, familles, associations locales et responsables religieux demandent des mesures concrètes : ouverture d’enquêtes pour identifier les auteurs, restauration des sépultures endommagées, renforcement de la surveillance des cimetières et campagnes de sensibilisation citoyenne. Plusieurs acteurs appellent également à éviter toute instrumentalisation politique ou religieuse de l’événement, afin que la réparation ne se transforme pas en nouvelle source de tensions.
Enfin, la profanation des tombes à Zaouia Chebbia est plus qu’un acte de destruction : elle est une blessure infligée à la mémoire d’une communauté. À l’heure où les images circulent et où les voix s’élèvent, c’est un appel à la responsabilité collective que lancent les familles et les habitants d’Annaba : la mémoire des morts mérite protection, et la ville, ses autorités et ses citoyens doivent se mobiliser pour que ces lieux de recueillement retrouvent dignité et sécurité.
Sara Boueche
