BISKRA – La bataille de Ferghous Akbach, survenue le 14 octobre 1960 sur les monts Ahmar Khedou dans l’actuelle commune de M’ziraa (Biskra), a été un affrontement épique à enjeu existentiel engagé durant la Révolution par les moudjahidine de l’Armée de libération nationale (ALN) contre les forces d’occupation française.
En dépit du déséquilibre entre les forces coloniales surarmées et les troupes de moudjahidine ne disposant que d’armes légères, cette bataille a mis en échec l’opération planifiée par l’armée française pour prendre le contrôle de ce refuge naturel fortifié des moudjahidine et de les éliminer, ce qui a été considéré par les chefs de la Révolution comme une victoire malgré les pertes subies, a affirmé dans son témoignage le moudjahid Abdelkader Seriani, frère du moudjahid Abdelhafid, un des participants à cette bataille aujourd’hui malade.
Selon le même orateur, la bataille s’est produite dans le sillage d’une vaste opération de ratissage menée dans la région par les forces militaires françaises appuyées par des unités de l’OTAN (Organisation du traité de l’Atlantique nord) suite à quoi les moudjahidine avaient décidé de se réfugier sur le sommet du mont Ferghous Akbach qui leur assurait une protection naturelle en raison du relief montagneux accidenté du site et d’une multitude de grottes à accès difficile les rendant imprenables.
Les chefs de la bataille ont positionné les moudjahidine dans des tranchées avec des armes légères guettant l’ennemi.
Le matin, les avions de reconnaissance parviennent à découvrir un centre d’accueil des malades et des personnes âgées qui fut aussitôt la cible de bombardements intenses suivis d’opérations du débarquement de forces héliportées pour encercler les moudjahidine qui réussirent à les repousser donnant lieu à une nouvelle vague de pilonnage.
L’occupant fait usage alors de ses multiples armes dont les bombes au napalm pour percer les lignes des moudjahidine qui sont arrivés à défendre leurs positions jusqu’à minuit.
Dans l’obscurité, les moudjahidine exploitent leur connaissance du terrain pour se faufiler parmi les lignes ennemies et s’extirper du théâtre de la bataille, a ajouté la même source.
Plus de 100 Chahid dont des djounoud et des chefs de l’ALN de la Nahia 4 de la zone 2 de la wilaya 1 historique ainsi que 7 femmes sont tombés au champ d’honneur durant la bataille qui avait coûté aux forces coloniales françaises plusieurs dizaines de morts et de blessés, selon un document du Musée régional Mohamed Chabani de Biskra.
Les habitants des piémonts Sud des Aurès ont dû consentir le sacrifice suprême pour permettre à la Révolution de libération de franchir les Aurès vers le Sahara, parvenant à mettre en échec les tentatives des forces françaises d’encercler la région des Aurès et à faire de la montagne de Ferghous Akbach un refuge inviolable des moudjahidine d’où étaient lancées les offensives contre les troupes ennemies dans les régions voisines, a assuré Salah Seraoui, spécialité de l’histoire de la région.
Les forces françaises ont voulu ensuite faire croire qu’elles étaient parvenues à éliminer toute présence de l’ALN dans cette région, mais trois jours après, un nouvel affrontement avait éclaté entre des unités de l’ALN et l’armée d’occupation montrant que les moudjahidine circulaient toujours librement dans cette région au relief difficile, a ajouté la même source.
SELON APS