Tombées de la nuit à Rennes : des aurores boréales simulées dans le ciel du Liberté

Le festival les Tombées aura lieu du jeudi 1er au dimanche 4 juillet 2021. Une édition qui réalisera le tour de force de proposer des spectacles d’accès gratuits dans l’espace public, tout en gérant sa jauge de spectateurs sans barrières. Entretien avec Claude Guinard, le directeur du festival.

Claude Guinard, directeur des Tombées de la nuit, explique comment le festival, spécialiste des arts de la rue, a monté cette édition 2021 très particulière.

Vous annoncez la tenue des Tombées de la nuit du 1er au 4 juillet. Vous êtes l’un des rares festivals à confirmer ses dates estivales…

On reste prudent. Cette édition 2021 sera un peu bridée, mais on ne perd pas notre âme. On a souhaité un temps fort de spectacles dans l’espace public du jeudi 1er au dimanche 4 juillet, mais aussi des propositions jusqu’à fin juillet, dont certaines feront notamment écho au parcours d’art contemporain Exporama dans Rennes, dans le sillage de l’exposition Pinault. D’où notre maxime : « un festival et des bonus ».

L’installation Boréalis donnera le signal de la fin du couvre-feu le 1er juillet ?

Comme le dit la chanson de Bashung, à partir du 1er juillet et avec la fin du couvre-feu Rien ne s’oppose à la nuit. L’installation lumineuse et sonore de Dan Acher simulera une aurore boréale, esplanade du Général-de-Gaulle pile au moment où la nuit tombe à 22 h et jusqu’à 1 h. Maintes fois reportée, elle sera finalement comme un signal poétique, visible de loin, au moment où il sera enfin possible de sortir à nouveau le soir. On ne peut pas rêver mieux ! En plus, c’est « Covid compatible » : ça dure trois heures, les gens viennent quand ils veulent.

Pourquoi parlez-vous d’une édition un peu bridée mais qui ne perd pas son âme ?

Il n’y aura pas de lieu de convivialité comme on le fait au cloître Saint-Melaine d’habitude, où les gens seraient obligés de s’asseoir pour boire un verre. C’est ingérable et ce n’est pas notre métier. On se refuse aussi à gérer l’accès d’un spectacle gratuit, place Hoche par exemple, à coup de barrières. Privatiser l’espace public, c’est contraire à la philosophie des Tombées de la nuit.

Concrètement, comment réussirez-vous à gérer la jauge de vos spectacles gratuits ?

On a privilégié les installations visibles longtemps où des surprises, comme les mini-concerts de TekeMat 6TeM, qui se répéteront dans plusieurs lieux de la ville. Et on a recherché des lieux naturellement clos : cours d’écoles, parking dont on pourra facilement contrôler la jauge. Ce sera le cas du spectacle au casque Métagore Majeure, limité à 90 personnes dont les deux actrices féministes ( et belges ! ) racontent leur passion répulsion pour le rappeur Booba.

Des exemples des propositions les plus surprenantes…

ll y aura des mini-concerts de vingt-cinq minutes des 250 choristes de Collectiva de la Ko-Compagnie, dont la chef de chœur Corine Ernoux s’est faite connaître avec les têtes à l’Est. C’est l’un des nombreux spectacles coproduit par le festival. Nous aurons aussi beaucoup de projets en partenariat. À l’Opéra, le circassien Johann le Guillerm proposera aux participants de tenter de faire voler des objets de papier de leur fabrication dans un tube en tulle géant de 16 m de haut. Les artistes de Captain Boomer, qui s’étaient fait connaître avec leur baleine sur les bords de la Vilaine, seront de retour avec un tableau naïf de deux vraies vaches dans un pré, au Thabor, dans un cadre de 30 m sur 15 m au Thabor comme un banc. L’occasion d’engager la discussion sur l’art, le rapport homme-animal…

(SELON MSN)

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