Les massacres de Sakiet Sidi Youssef ont scellé les liens de solidarité entre l’Algérie et la Tunisie

– L’historien Amar Rekhila a affirmé, lundi, que les massacres de Sakiet Sidi Youssef du 8 février 1958 qui comptent parmi les crimes coloniaux imprescriptibles, ont scellé à jamais les liens de solidarité et de fraternité entre les deux peuples algérien et tunisien.

Dans une déclaration à l’APS, à la veille de la commémoration du 64e anniversaire des évènements de Sakiet Sidi Youssef, un village situé sur la frontière algéro-tunisienne, M. Rekhila a souligné que ces évènements « comptent parmi les crimes coloniaux imprescriptibles à l’instar des essais nucléaires dans le sud », ajoutant que contrairement aux attentes du colonisateur, ces événements ont consacré « le soutien de la Tunisie à la Révolution algérienne et les liens de solidarité et de fraternité entre les deux peuples ont été scellé à jamais ».

Qualifiant les bombardements de l’aviation militaire coloniale contre un marché hebdomadaire et une école de « violation de la charte des Nations unies », M. Rekhila a estimé que ces événements avaient consacré le soutien de la Tunisie à la cause algérienne, en témoignent « la position de l’ancien président tunisien, Habib Bourguiba qui a protesté contre ces massacres à l’ONU » et « l’annonce par des partis politiques tunisiens de la poursuite de leur soutien à la Révolution algérienne lors du congrès de Tanger en avril 1958 ».

« Sur le plan diplomatique, les évènements de Sakiet Sidi Youssef avaient contribué également à l’internationalisation de la cause algérienne, plusieurs pays ayant dénoncé à l’ONU le massacre qui avait fait des victimes innocentes parmi les enfants des deux peuples algérien et tunisien », a rappelé l’historien.

Ces évènements avaient permis dans une large mesure de « mettre en avant la justesse de la cause algérienne et la barbarie coloniale à travers les médias internationaux, d’autant que des journalistes affluaient sur les lieux du crime pour en constater les retombées ».

64 ans après ces événements tragiques, les Algériens et les Tunisiens évoquent toujours cette date qui témoigne de la lutte commune entre les deux peuples, pour renforcer la coopération bilatérale sur la base des liens historiques profonds qui lient les deux peuples.

Pour rappel, l’Algérie et la Tunisie célébreront mardi le 64e anniversaire des massacres de Sakiet Sidi Youssef perpétrés par la France coloniale. Le 8 février 1958, les forces coloniales avaient bombardé le village de Sakiet Sidi Youssef situé sur les frontières tunisiennes. Cette agression brutale exécutée avec des avions de type « B-26 » et « mistral » contre des civils sans défense, a causé 100 morts et près de 130 blessés.

Selon les historiens, ces massacres étaient un tournant décisif dans la révolution algérienne. Ils ont mis à nu la barbarie de la politique coloniale française après avoir provoqué un tollé médiatique à travers le monde.

Ils estiment que l’objectif des forces de l’occupation à travers cette agression barbare, était de créer une rupture entre les deux peuples et de pousser le peuple tunisien à renoncer au soutien de la révolution algérienne, mais les massacres ont provoqué l’effet inverse, ont-t-ils souligné.

 

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