NEW YORK (Nations Unies) – Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, M. Ahmed Attaf, a souligné, mercredi à New York, la nécessité d’une vision diplomatique africaine efficace sur le terrain, exprimant le soutien total de l’Algérie au président de la Commission de l’Union africaine (UA), M. Mahmoud Ali Youssouf, dans ses démarches visant à repositionner l’UA et à redynamiser son rôle central et essentiel.
Dans son allocution au Sommet du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA sur la « Dynamisation des efforts de prévention et de règlement des conflits en Afrique », tenu en marge des travaux de l’Assemblée générale (AG) des Nations Unies, M. Attaf a déclaré: « alors que nous observons les derniers développements liés à ce contexte, nous devons être pleinement conscients de trois facteurs graves qui, cumulativement, affectent le paysage de la paix et de la sécurité dans notre continent ».
« L’Afrique, a-t-il dit, n’a jamais connu simultanément, dans son histoire moderne, un tel nombre de foyers de tension, de crises et de conflits. En effet, du Sahel à la Corne de l’Afrique, et de la région des Grands Lacs à des parties d’Afrique du Nord, l’instabilité s’accroît, perturbant ainsi la vie de millions de personnes et menaçant l’avenir du continent tout entier ».
- Attaf a estimé qu’il « est probablement plus préoccupant » que « le terrorisme soit devenu la principale menace pour la paix et la sécurité en Afrique, avec l’augmentation effrayante de 400% du nombre d’attaques terroristes enregistrées, durant la précédente décennie, dans le continent et une hausse de 237% du nombre de décès qui en résultent ».
« L’Afrique connait, aujourd’hui, près de 63% du total de cas de décès liés au terrorisme enregistrés à l’échelle mondiale, le centre de gravité mondiale du terrorisme s’étant déplacé à la région du Sahel qui enregistre à elle seule plus de 51% de décès liés au terrorisme dans le monde, un taux qui était de 1% seulement en 2007 ».
- Attaf a souligné qu' »à l’heure où ces défis s’accentuent, notre réponse diplomatique au niveau continental est plus faible, car les efforts de médiation et le processus de paix n’ont pas accompagné la dégradation de la situation, ce qui a créé un grand vide que les forces de l’instabilité ont exploité pour se déployer davantage, et le pire c’est que nous assistons à un recul des efforts internationaux et de l’intérêt mondial pour l’Afrique, ce qui apparait clairement à travers les restrictions imposées aux missions de maintien de la paix déployées en Afrique ».
Face à cette situation, le ministre d’Etat a exprimé le soutien total de l’Algérie au président de la commission de l’UA, M. Mahmoud Ali Youssouf « dans ses démarches visant à repositionner l’UA et à redynamiser son rôle central et essentiel », soulignant « la nécessité d’une vision diplomatique africaine efficace sur le terrain, par le biais des représentants du président et de ses deux envoyés spéciaux pour engager davantage d’initiatives et mener les efforts pour instaurer une paix régionale et internationale en Afrique ».