Importation de véhicules moins de 3 ans: La mesure demeure « inapplicable »

Le ministre de l’Industrie, Ferhat Ait Ali Braham a réitéré lundi dernier que la mesure, relative à l’importation de véhicules d’occasion de moins de 3 ans et prévue par la Loi de finances 2020, demeurait « inapplicable » sur le terrain, en l’absence de texte réglementaire.

Invité de la Radio nationale chaîne I, M. Ait Ali a indiqué que le dossier de l’importation des véhicules d’occasion de moins de 3 ans, n’a été ni reporté, ni même suspendu, soulignant que l’article 110 de Loi de finances 2020 qui prévoit cette mesure n’est pas applicable sur le terrain, et a besoin d’un texte d’application.

« J’ai expliqué au niveau de l’Assemblée populaire nationale (APN), les raisons qui empêchent l’application de cette mesure et comment cette dernière entrave l’économie nationale », a-t-il ajouté avant de rappeler que l’importation des véhicules coûtait au Trésor public, près de 3 Mds USD annuellement.

« Nous devons déterminer les priorités du pays et du citoyen, loin de l’égoïsme et de la logique d’après moi, c’est le déluge », a-t-il insisté.

Le ministre a, en outre, indiqué que les services du ministère ont reçu 180 demandes d’importation des véhicules, mais, a-t-il ajouté, « vu que la majorité de ces dossiers ne peut être concrétisée, étant incomplets et ne répondant pas aux exigences du cahier des charges pour les concessionnaires automobiles, nous avons demandé aux opérateurs concernés de compléter leurs dossiers ».

Le ministre estime, encore une fois, que le marché des voitures « n’est pas une priorité » pour le Gouvernement, d’autant plus que c’est l’industrie automobile qui constitue la priorité, en ce sens qu’actuellement, l’on focalise sur l’établissement d’une industrie en la matière, a-t-il affirmé.

Pour ce faire, M. Ait Ali a fait état de l’existence de discussions avec les Allemands, concernant une relance de « véritables industries » pour les véhicules touristiques et utilitaires.

Le dossier ENIEM tranché la semaine en cours

Par ailleurs, M. Ait Ali a évoqué les difficultés financières dont pâtissent certaines entreprises économiques publiques, précisant que son département s’attelait à trouver des solutions mûrement réfléchies permettant à ces entreprises de présenter leurs plans de développement et les débattre avec les banques.

A ce propos, il a qualifié les plans proposés par certains groupes publics au ministère de l’Industrie de « plans de sauvetage provisoires », mettant en avant la stratégie du secteur basée sur « la relance de l’activité ».

Quant à l’ENIEM, le ministre de l’Industrie a indiqué que les mesures adéquates seront prises « dans les plus brefs délais » en vue de résoudre les problèmes de ce groupe et de le relancer.

« Le dossier est en cours d’examen et il sera tranché au cours de cette semaine », a-t-il déclaré, faisant état des dettes du groupe de l’ordre de 13 mds DA liées à l’exploitation et non à l’investissement.

Répondant à une question sur l’ouverture du capital des entreprises publiques, le ministre a précisé que cette démarche doit se faire par un recours à la mobilisation de l’épargne privée et publique par le biais de la Bourse d’Alger afin de relancer les activités des entreprises en difficulté financière.

La bourse serait, aux yeux du ministre, la meilleure option pour l’ouverture des capitaux et permettre aux épargnants algériens de participer au financement du tissu industriel national, et alléger partant la pression sur le trésor public.

Le secteur industriel a connu en 2020 une révision de l’arsenal juridique et règlementaire régissant l’investissement. Une opération qui portera ses fruits à partir de 2021, a rappelé M. Ait Ali, tout en reconnaissant la baisse de la rentabilité du secteur industriel pour plusieurs raisons notamment la pandémie Covid-19.

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