Dix mois après son déclenchement, le Hirak populaire a ouvert la voie à une élection Présidentielle remportée par M. Abdelmadjid Tebboune qui a veillé, dès le départ, à valoriser le rôle de ce Hirak sans lequel « l’Etat national frôlait l’effondrement, à l’instar de certains pays, aujourd’hui à la recherche de médiations pour régler leurs problèmes », saluant le peuple algérien qui a « fait preuve de conscience et est parvenu à déjouer le complot ».
Le 12 décembre 2019, le peuple algérien a « répondu à l’appel du devoir national et remis l’Algérie sur les rails de la légalité constitutionnelle et de la légitimité populaire », a-t-il soutenu, considérant que « le grand succès de l’échéance présidentielle est le fruit du Hirak populaire béni ».
En guise de reconnaissance à ce Hirak, le Président Tebboune a décrété le 22 février de chaque année « Journée nationale de la fraternité et de la cohésion entre le peuple et son armée pour la démocratie », constitutionnalisé le Hirak dans le préambule de la Constitution (amendée ultérieurement) dans lequel il est indiqué qu' »en approuvant cette Constitution, œuvre de son génie propre, reflet de ses aspirations, fruit de sa détermination et produit de mutations politiques sociales profondes, le peuple entend consacrer plus solennellement que jamais la primauté du droit ».
En concrétisation de son programme électoral, le Président Tebboune a annoncé, dès son accession à la magistrature suprême, l’ouverture des ateliers du changement, entamés par l’installation du Comité d’experts chargé de formuler des propositions sur la révision de la Constitution, et pris la décision de soumettre ce projet à un référendum populaire, après adoption du texte par le parlement.
En organisant ce référendum le 1er novembre 2020, le Président Tebboune aura concrétiser l’un de ses principaux engagements politiques, à la faveur de l’approbation de cette révision « consensuelle » qui balisera le chemin à d’autres réformes programmées dans le plan d’action présidentiel pour l’édification de l’Algérie nouvelle revendiquée par le Hirak populaire.
La révision de la Loi suprême du pays a porté sur plusieurs axes essentiels ayant trait aux plus importantes revendications soumises par le Hirak, en tête desquelles, la garantie des droits fondamentaux et des libertés publiques, la consolidation de la séparation et de l’équilibre entre les pouvoirs, ainsi que la constitutionnalisation de leur rôle de contrôle, à l’instar de la Haute autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption et de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE).
En consolidation du rôle de la base populaire et de ses acteurs, un nouvel article a été inséré concernant l’Observatoire national de la société civile qui est un organe consultatif placé auprès du Président de la République chargé d’émettre des avis et recommandations relatives aux préoccupations de la société civile.
L’amendement constitutionnel finalisé, l’Algérie s’apprête à ouvrir d’autres grands chantiers, ayant pour objectif, la consécration effective de la démocratie et la concrétisation réelle de l’Etat de Droit, ainsi que la consolidation des libertés fondamentales.
Au cœur de ces réformes, figure la révision de la Loi portant régime électoral qui constitue pour le Président de la République, une condition principale pour « la moralisation de la vie politique et la réhabilitation des instances élues, à travers la nouvelle loi électorale ».
La nouvelle Loi devra déterminer clairement des standards et des conditions de candidature, tout en garantissant » la criminalisation de l’argent sale dans l’action politique et de l’chat des voix et des consciences ».
En effet, il a été procédé à l’installation d’une Commission d’experts qui a été chargée de l’élaboration de l’avant-projet de révision de la loi organique portant régime électoral, laquelle avait présenté, mi-février, au Président de la République, les orientations tirées de l’examen des propositions reçues de la part des partis politiques concernant ce projet.
Les agendas futurs renferment un ensemble de projets, tous allant dans le sens de la concrétisation des revendications du Hirak, à l’instar de la révision de la Loi sur les partis politiques et de la tenue d’élections législatives et locales qui déboucheront sur la consécration de la voix du peuple qui y a contribué un certain 22 février.