Le Hirak a marqué hier lundi son deuxième anniversaire à travers l’organisation de manifestations populaires dans différentes régions du pays où des citoyens par milliers ont marché, en dépit de la pandémie du coronavirus et des gestes barrières, pour rappeler cet événement qui a mis fin à une dérive autoritaire de l’ancien régime.
Oran, Sidi Belabbès, Mascara, Sétif, Annaba… ont marché pour célébrer « la journée de cohésion et de fraternité entre le peuple et l’Armée », selon les correspondants de la radio nationale qui ont décrit « une foule pacifique et joyeuse ».
En Kabylie, les citoyens ont pris d’assaut les rues de Tizi-Ouzou, Bouira, Béjaia pour battre le pavé et rappeler que les mots d’ordre de « la Révolution du sourire » sont toujours d’actualité.
« Djazair Hora, démocratia », « Dawla Madania, laissa Askaria », « vous dégagerez tous » ont encore scandé aujourd’hui les marcheurs tout en brandissant, sous une pluie battante des drapeaux amazigh, à côté de l’emblème vert blanc rouge « pour marquer l’unité et la cohésion nationale ».
A Alger, qui polarise l’intérêt des médias, un dispositif sécuritaire est déployé depuis dimanche soir avec des barrages de gendarmes pour bloquer les accès à la capitale. Ce qui n’est pas sans désagréments pour beaucoup de travailleurs qui n’ont pas pu rejoindre ce matin leur lieu de travail.
« Je me suis levée ce matin à 6 heures pour arriver à mon boulot à Bab Ezzouar, il est dix heures 45, j’ai à peine fait cinq kilomètres de chez moi à partir de Bordj El Bahri, je suis bloquée à cause du barrage de gendarmerie de Hamiz », enrage Yasmine sur sa page Facebook, expliquant qu’elle « ne peut ni avancer ni faire marche arrière ».
Alger, épicentre de la protestation est au rendez-vous de la célébration. Un dispositif policier imposant est déployé le long de la mythique avenue Didouche Mourad et les ruelles adjacentes que les marcheurs arpentent pour converger vers la Grande Poste..
Vers onze heures, les premiers groupes de marcheurs, jusque-là en attente au pieds des immeubles ont commencé à se regrouper pour former les premières processions vers les marches de la Grande poste, sous les regards vigilants des policiers, visiblement instruits pour laisser faire.
« Nous sommes de rétour, le Hirak est toujours vivant »‘, scandent un groupe de jeunes manifestants qui marquent le pas à la place Audin avant de reprendre la marche derrière une large banderole » Yetnahaw Gaâ ».