– Le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, présentera mardi matin le Plan d’action du gouvernement devant les membres du Conseil de la Nation, axé essentiellement sur l’engagement de réformes structurelles destinées à relancer l’économie nationale et moderniser le système bancaire et financier.
Cette présentation sera suivie aussitôt par l’ouverture du débat animé par les membres du Conseil de la Nation autour du Plan d’action du gouvernement et se poursuivra le lendemain par les interventions des présidents des groupes parlementaires représentés au Conseil.
Le Premier ministre répondra mercredi après-midi aux questions et observations des membres du Conseil de la Nation, avant que les membres du Conseil n’adopte une motion sur le Plan d’action du gouvernement.
Adopté le 30 août dernier par le Conseil des ministres, le Plan d’action est composé de cinq chapitres, à savoir la consolidation de l’Etat de droit et la rénovation de la gouvernance, la relance et le renouveau économiques, le développement humain et une politique sociale renforcée, une politique étrangère dynamique et proactive, ainsi que le renforcement de la sécurité et de la défense nationale.
Le gouvernement s’engage dans ce cadre à promouvoir une « gouvernance rénovée pour plus de performance et de transparence », une « gestion efficace et transparente des finances publiques » et « des réformes fiscale, budgétaire, comptable, domaniale et douanière ».
Il s’engage, également, à oeuvrer à « la moralisation de la vie publique et la prévention et la lutte contre la corruption », ainsi qu’à la « modernisation de l’administration et de la fonction publique ».
Sur le plan économique, le gouvernement projette de « consolider les leviers de la relance économique, la modernisation du système bancaire et financier, la réforme du secteur public marchand (SPM) et de la gouvernance des entreprises publiques ».
L’exécutif travaillera à « l’amélioration de attractivité du climat d’investissement et la promotion du cadre de développement de l’entreprise et de l’entreprenariat » et au « renforcement de l’intégration du secteur informel dans le circuit légal ».
Le texte indique que l’élaboration du Plan d’action du gouvernement intervient dans une conjoncture « exceptionnelle » liée à la pandémie du covid-19 et constitue un « grand défi » pour le gouvernement qui doit à la fois gérer « l’urgence d’une situation épidémiologique (…) et engager des réformes structurelles importantes sur les plans institutionnels et socio-économiques, particulièrement pour réussir la relance économique ».
Le Plan d’action du gouvernement a été adopté jeudi dernier à l’Assemblée populaire nationale (APN) par 318 députés sur les 380 présents, alors que 65 autres ont voté contre.
Dans une déclaration à la presse à l’issue de son adoption, le Premier ministre a indiqué que ce plan « devra permettre à l’Algérie d’arriver à bon port et réaliser un rebond économique et social à tous les niveaux », soulignant qu’il constitue « un point de départ pour la concrétisation du programme du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune ».
Au cours des quatre jours de débats à la chambre basse du Parlement, les députés ont focalisé leurs interventions sur la conjoncture économique que traverse le pays et ses effets sur le front social, d’où l’impératif de prendre des « mesures urgentes » pour améliorer le pouvoir d’achat du citoyen.
Dans ses réponses aux membres de l’APN, le Premier ministre a indiqué que le la Loi des finances 2021 prévoit un « montant de 1.900 mds DA alloué à l’aide sociale, soit 23.78% du budget de l’Etat ».
- Benabderrahmane a affirmé que la réforme du système de subvention sociale s’effectuera par le passage au virement au profit des familles nécessiteuses qui bénéficieront d’un « revenu supplémentaire comme indemnisation de la hausse des prix », soulignant que cette réforme vise un « meilleur ciblage garantissant une justice sociale ».
Le Premier ministre a indiqué, en outre, que le gouvernement s’emploiera à consolider les piliers de la reprise économique via une réforme globale et la modernisation du système bancaire et financier à travers plusieurs mesures, dont la densification du réseau des banques et des assurances avec l’ouverture de 30 nouvelles agences bancaires chaque année.
Il a également fait état de la finalisation du projet de révision de la loi relative à l’investissement qui sera présentée dans les semaines à venir à l’APN, qualifiant cette révision de « profonde » afin qu’elle soit au diapason de la politique de l’Etat tendant à diversifier l’économie.
Il a relevé, par ailleurs, que le budget de l’Etat était basé à 30% sur la fiscalité pétrolière et à 70% sur la fiscalité ordinaire, ajoutant que Plan d’action du gouvernement s’articule autour de nouveaux modes de financement à même de réduire la dépendance aux recettes pétrolières.
Parmi ces nouveaux modes, figurent principalement le recours au marché financier par la relance de la Bourse, la promotion du rôle des banques dans l’accompagnement et le soutien des investissements et des entreprises, outre l’ouverture des capitaux des banques publiques, l’ouverture de nouvelles banques privées, la promotion de la finance islamique ainsi que l’établissement d’un partenariat public-privé pour financer des projets d’infrastructures économiques pour créer de l’emploi.