ALGER – Les participants à la conférence organisée, dimanche à Alger, à l’occasion de la commémoration du 60e anniversaire des massacres du 17 octobre 1961, ont souligné la responsabilité politique et juridique de l’Etat français dans cette hécatombe, considérée comme un crime contre l’Humanité.
Cette conférence qui a vu la présence du président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Brahim Boughali, du Premier ministre, ministre des Finances Aïmene Benabderrahmane et de conseillers du président de la République, en sus des membres du Gouvernement, a été animée par le Conseiller du président de la République, chargé de la Mémoire nationale, Abdelmadjid Chikhi, l’ancien diplomate, Abdelkrim Ghrib et l’écrivain Rachid Boudjedra.
A ce propos, M. Chikhi a abordé cet évènement d’un point de vue juridique, affirmant que ces massacres sont classés dans la case de « l’acte illégal qui doit être criminalisé », estimant qu' » il est du devoir de l’Etat français, après la reconnaissance du général De Gaulle dans sa fameuse déclaration, à la date du 16 septembre 1959, du droit du peuple algérien à l’autodétermination, de traiter avec l’Algérie selon un nouveau statut juridique qui la fait sortir du système français colonial et la soumet au droit international qui la protège et oblige l’Etat français à le respecter ».
Pour M. Chikhi, « l’Etat français qui a colonisé l’Algérie » avec des intentions expansionnistes et avec une politique génocidaire, n’a donné à l’Algérie aucun statut juridique clair lors de 130 années de colonialisme ».
A son tour, le moudjahid Ali Haroun a affirmé dans un message enregistré et diffusé à l’occasion, que » des milliers d’Algériens sont sortis dans des manifestations pacifiques le 17 octobre 1961, dont des femmes et des enfants sans défense, avant l’intervention de la police française qui a procédé à l’arrestation d’un grand nombre d’entre eux et jeté certains dans la Seine, tandis que d’autres ont subi tout type de répression et de torture ».
Dans le même contexte, l’ancien diplomate Abdelkrim Ghrib a rappelé « l’appui solide qu’a trouvé la Révolution algérienne par les membres de la communauté algérienne en France, qui se sont sacrifiés et ont prouvé leur patriotisme à plusieurs occasions ».
Pour sa part, l’écrivain Rachid Boudjedra a affirmé que « la terreur et la tuerie à l’encontre des Algériens a commencé un jour avant les manifestations du 17 octobre, d’autant plus que la police française a procédé, le 16 octobre, à l’arrestation de 13.000 Algériens appartenant au Front de libération nationale (FLN), ajoutant que porter la responsabilité de ces massacres au responsable de la police à l’époque, Maurice Papon à lui seul, est une » tromperie », étant donné, a-t-il dit, que « les ordres émanaient de niveaux plus élevés ».
Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra a distingué, à cette occasion, des moudjahidine ayant vécu les massacres du 17 octobre, à savoir, Ali Haroun, Abdelkader Bekhouche, Mohamed Ghafir, Mohamed Boudaoud et Feria Guermia.
(SELON APS)