Le juge d’instruction près le pôle pénal économique et financier de la Cour d’Alger a ordonné le placement en détention provisoire du PDG du Groupe IMETAL, répondant aux initiales de « B. T. », du PDG du Groupe SIDER, répondant aux initiales de « A. L. » et de trois autres mis en cause, en plus du placement sous contrôle judiciaire d’autres accusés, dans le cadre d’une enquête sur des faits liés à la corruption, a indiqué lundi un communiqué du Procureur de la République près ce pôle.
« En application des dispositions de l’article 11 du Code de procédure pénale, le parquet de la République près le Pôle pénal économique et financier informe l’opinion publique qu’une enquête préliminaire sur des faits de corruption a été ouverte, suite à un rapport qui lui est parvenu concernant des dépassements dans la gestion du Groupe public des industries métallurgiques et sidérurgiques (IMETAL), complicité pour détournement de fonds publics, passation de marchés et de contrats en violation des lois et réglementations au niveau des deux principales filiales du Groupe à savoir le Complexe sidérurgique d’El Hadjar (SIDER El Hadjar) et l’Entreprise nationale de récupération (ENR), en vue d’octroyer des indus avantages à autrui, ce qui a causé la réduction de la capacité de production du Complexe dont les infrastructures sensibles ont été affectées, ainsi que les arrêts fréquents de la chaîne de production et des dégâts financiers tant pour le groupe que pour le Trésor public », lit-on dans le communiqué.
« Après audition des accusés, Monsieur le juge d’instruction près le Pôle pénal économique et financier a ordonné le placement en détention provisoire de 5 mis en cause répondant aux initales de « B.T. », PDG du groupe IMETAL, « A.L. », PDG du groupe SIDER, « F. K. », Secrétaire de wilaya du syndicat de Annaba, « A. M. Ch. », ancien Directeur des ressources humaines à SIDER El Hadjar, actuellement Directeur-adjoint chargé de l’Adminisrration, « K. F. », Directeur de l’unité de Annaba relevant de l’ENR, et le placement sous contrôle judiciaire des autres accusés », conclut la même source.
5 mandats de dépôt ont été prononcés à l’encontre de chefs d’entreprise, de fonctionnaires et de cadres de l’industrie sidérurgique d’Annaba ce 13 mars. Dans le lot, on retrouve d’anciens responsables, mais aussi des fonctionnaires en poste des entreprises Imetal et Sider entre autres. Les autorités ont procédé à l’arrestation des concernés et une enquête pour corruption, blanchiment et plusieurs autres chefs d’accusation a été ouverte.
Le complexe d’exploitation de fer d’El Hadjar et les entreprises Imetal et Sider sont au cœur d’une affaire de corruption et de détournement de fonds. Suite à une enquête de plusieurs mois, le parquet s’est exprimé pour annoncer l’interpellation et le placement en détention provisoire de 5 haut gradés de l’industrie sidérurgique à Annaba. Il s’agit des PDG des groupes Imetal et Sider, du directeur de l’Entreprise Nationale de Récupération (ENR), du secrétaire de l’UGTA d’Annaba, ainsi que de l’ex-directeur des ressources humaines du complexe El Hadjar.
Les 5 suspects ont été placés sous mandat de dépôt mardi 13 mars en attendant leur jugement. Plusieurs chefs d’accusation sont retenus contre eux, les principaux étant le blanchiment d’argent, le détournement de marchés et d’enrichissement illicite.
22 suspects soupçonnés dans l’affaire de corruption massive d’El Hadjar
C’est la brigade centrale de répression des crimes économiques (branche de la DGSN) s’est chargée de mener l’affaire. Dans le sillage de l’arrestation des 5 cadres précédemment cités, des poursuites ont été engagées contre 17 autres suspects. Ces derniers ont été placés sous contrôle judiciaire en attendant la suite de l’enquête.
C’est le rendement relativement faible des entreprises qui a mis la puce à l’oreille des autorités. En effet, le complexe El Hadjar a essuyé des pertes économiques non-négligeables, au même titre que le Trésor Public. Les services de la sûreté nationale ont lancé une enquête après réception d’un rapport émis pour dépassements au sein de ces entreprises. La dilapidation de deniers publics, la malversation, l’octroi de marchés à titre non réglementaire et d’autres chefs d’inculpation sont les principaux chefs d’accusation dans l’affaire.