Les travaux d’un séminaire sur « Les enquêtes économiques et financières complexes : identification, saisie et confiscation des avoirs criminels », ont débuté dimanche à Alger, avec pour objectif l’échange des expériences et la présentation des aspects de la coopération et de l’assistance pénales internationales.
A ce propos, le Directeur général de l’Office central de répression de la corruption (OCRC), Mokhtar Lakhdari a précisé que cette rencontre, animée par des experts algériens et européens spécialisés dans le domaine des enquêtes financières et économiques, avait pour objectif d’échanger les expériences en matière de crimes et de gestion des avoirs criminels.
Il a indiqué que l’Algérie « est déterminée à mettre en place tous les mécanismes à même de renforcer la lutte contre les crimes économiques, parallèlement aux efforts déployés pour la mise à disposition d’un environnement d’investissement sain et propre ».
« La présence importante d’experts étrangers dans cette rencontre témoigne de notre volonté commune de lutter contre ce type de criminalité », a-t-il assuré, souhaitant voir « cette rencontre contribuer à identifier les difficultés, à favoriser le débat, à proposer des solutions et à renforcer les mécanismes judiciaires ».
De son côté, le Directeur général de l’Agence française de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (AGRASC), Nicolas Bessone a souligné que cette rencontre constituait « un des ponts de la coopération entre l’Algérie et la France et une occasion d’échanger sur des questions d’intérêt commun ».
Cet évènement « permettra aux autorités algériennes de prendre des mesures plus efficaces pour lutter contre le phénomène de la corruption et à recouvrer les fonds détournés pour les mettre à la disposition du peuple », a-t-il soutenu.
Pour sa part, le procureur français spécialisé dans les crimes d’ordre financier, Jean-François Bonhert a salué l’ouverture de l’Algérie sur la coopération avec d’autres pays dans le domaine de la lutte contre les crimes économiques, et sa quête d’une exploitation optimale des procédures judiciaires.
Cette rencontre permettra de comparer les systèmes judiciaires algérien et français en vue de renforcer les mécanismes de coopération internationale entre les deux pays concernant les enquêtes et les outils de travail relatifs à la lutte contre ce type de crimes.
Il a évoqué, notamment, la publication d’un texte de loi en France qui permet au pays d’origine la récupération des biens confisqués, rappelant qu’auparavant, ces biens confisqués devenaient la propriété du Trésor public français.
« Le rapatriement des fonds et biens au pays d’origine se fait sous forme de financement pour l’appui du développement, ce qui ouvrira de nouvelles perspectives de coopération commune », a-t-il ajouté.
Cinquante-deux (52) experts et spécialistes prennent part à ce séminaire de trois jours qu’organise le programme d’appui du secteur de la justice en Algérie et financé par l’Union européenne (UE) en collaboration avec le ministère de la Justice.
Cette rencontre a pour objectif de répondre aux besoins des institutions algériennes participant à la lutte contre les crimes économiques et financiers en termes de connaissances, de savoir-faire, de techniques et de méthodes d’enquête sur la corruption et le blanchiment d’argent, outre la gestion des avoirs et biens illégaux saisis et gelés.