Révolution du 1er novembre 1954 La lutte d’un peuple pour reprendre la terre spoliée de ses ancêtres

 

– Le 1er novembre 1954, date décisive dans l’histoire de l’Algérie, marque le début d’une Révolution pour la reprise d’une terre spoliée et la fin d’un asservissement qui a duré pendant 132 ans.

Cette guerre représente une lutte existentielle pour défendre la Nation algérienne, son identité et ses terres héritées des ancêtres face à un colonialisme brutal qui, au nom de la « civilisation », cherchait à soumettre le peuple algérien par la terreur et le sang.

Le prétexte de la « civilisation » était absurde, d’autant que le niveau d’instruction des Algériens à l’époque était bien plus élevé que celui du peuple français, en témoigne l’ouvrage « Voyage dans la régence d’Alger en 1833 » où son auteur, le commandant Claude-Antoine Rozet, souligne que « presque tous les hommes savaient lire et compter », tandis qu’en France, « 40% de la population était analphabète ».

Au plan économique, la prospérité de l’Algérie avant le colonialisme, marquée par la richesse de ses ressources agricoles et la diversité de ses produits de terroir, n’était plus à démontrer.

Ces ressources permettaient même au pays de dégager des excédents pour approvisionner certaines contrées de la Méditerranée, dont la France, qui avait une dette colossale envers l’Algérie pour les quantités considérables de blé qu’elle recevait.

La quête des richesses du pays était l’une des principales raisons manifestes de cette colonisation sanglante qui a pratiqué la politique de la terreur contre les Algériens pour les déposséder de leurs terres.

Les rapports militaires et les témoignages des soldats ayant vécu les événements de l’époque ne révèlent qu’une partie des crimes de guerre commis contre le peuple algérien.

Des ordres ont été donnés par le maréchal Bugeaud contre les résistants algériens, notamment contre le symbole de la résistance nationale l’Emir Abdelkader, employant la méthode radicale de la terre brûlée qui consistait à détruire les récoltes et dévaster des villages, causant la mort de milliers d’Algériens dont des femmes et des enfants.

Un changement de la structure démographique du pays s’imposait par la terreur repoussant les enfants de la terre vers des zones arides, loin des racines fertiles de leurs ancêtres pour les remplacer par les colons européens.

Cette spoliation des terres a été institutionnalisée par la politique coloniale française, notamment par des lois facilitant la confiscation de terres, comme la loi Warnier de 1873, qui a permis l’accaparement massif des terres par les colons.

En un siècle, près de trois millions d’hectares de terres fertiles ont été accaparés par la population européenne qui ne représentait que 10% de la population globale, pendant que 9 millions d’Algériens vivaient d’une agriculture de subsistance.

De plus, l’introduction, par les colons, de nouveaux modes de production agricole basés sur une exploitation extensive et intensive des ressources naturelles, a profondément bouleversé les pratiques ancestrales des paysans algériens.

Ainsi, les cultures traditionnelles et les produits du terroir ont été remplacés par des cultures de rente (notamment la vigne) destinées à alimenter l’économie française, ce qui a conduit à la destruction progressive de l’autosuffisance alimentaire locale, aggravant la faim et la misère des Algériens.

Comme si la spoliation des terres ne suffisait pas, les autorités coloniales imposaient aux agriculteurs algériens des fiscalités oppressives aggravant leur précarité, tandis que les colons bénéficiaient de subventions et de conditions fiscales favorables renforçant leur mainmise sur les terres.

C’est dans ce climat de colère et d’oppression que, le 1er novembre 1954, une étincelle de révolte éclate et parcourt les quatre coins du pays, donnant naissance à un mouvement de lutte organisé pour l’indépendance et l’affranchissement du joug colonial.

Le monde rural, qui a été longtemps écrasé par des décennies de colonisation, devient ainsi l’un des théâtres majeurs de cette guerre de dignité, animé par l’espoir de récupérer ses terres spoliées et de renouer avec la prospérité d’antan.

Ce monde rural est devenu, aujourd’hui, l’un des garants de la sécurité alimentaire et du progrès socio-économique du pays, grâce aux différentes réformes entreprises par les pouvoir publics après l’indépendance, à commencer par la révolution agraire des années 1970, lancée par le défunt président Houari Boumediene.

Depuis lors, l’Algérie est parvenue à surmonter les longues années de braise en retrouvant progressivement sa sécurité et sa souveraineté alimentaires avec des performances très appréciables.

En témoignent les derniers rapports internationaux, dont celui des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui classent l’Algérie en première position aux niveaux arabe et africain en matière de sécurité alimentaire.

Ainsi, ces luttes passées continuent d’inspirer un présent empreint de fierté et d’espoir, alors que l’Algérie se projette vers un avenir prometteur, en misant pleinement sur ses jeunes pour poursuivre le combat du progrès entamé il y a 71 ans.

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