Le phénomène de la mendicité, à Annaba comme dans d’autres villes du pays, dépasse tout entendement et ses ramifications ne connaissent plus de bornes. En effet, jamais la ville d’Annaba n’aura connu un déferlement pareil de mendiants de tous âges, comme si les subsahariens ne suffisaient pas, on aura remarqué la présence de jeunes filles accompagnées le plus souvent de bébés tendre la main sous les arcades du cours de la Révolution, au niveau des mosquées et des commerces. Ce spectacle affligeant diront quelques riverains donnent une piètre image de la ville. D’où viennent tous ces gens-là dira un autre riverain ? Le citoyen qui ne sait plus ou donner la tête a néanmoins un cœur comme ça, mais il ne peut supporter toute la misère du monde ajoutera-t-il. Puisque des bébés de quelques jours à peine, placés à côté de leurs supposées mamans, sont exposés à longueur de journée comme « des bêtes de cirque », interpellant la compassion des passants. Entre stratégie de marketing émotionnelle et détresse matérielle réelle, le spectacle est désolant, voire, à bien des égards dégradant. Il entache non seulement l’image du pays, et ses efforts pour réduire le seuil de pauvreté et améliorer la qualité de vie des citoyens, mais « hypothèque » aussi l’avenir de ces petits innocents et bafoue leur droit essentiel, celui d’être protégés contre toute forme d’exploitation.
Imen.B