Dans la rituelle conférence d’après- match, une phrase revenait souvent dans les propos de Djamel Belmadi, ‘’On savait que ça allait être un match difficile’’, reconnaîtra-t-il et le coach n’avait pas tort vu la physionomie de la rencontre lors de laquelle l’EN a joué avec le feu.
«Si Mahrez avait marqué ce 2eme but, le match aurait certainement pris une autre tournure»
D’emblée, Belmadi a tenu à préciser que ‘’ c’est dans notre philosophie de jouer le nul. Devant un adversaire qui n’avait rien à perdre, la pression était beaucoup plus sur nos joueurs et par moments j’ai constaté une certaine panique chez eux. Quand tu réussis un parcours sans faute depuis le début de cette phase éliminatoire, psychologiquement c’est difficile de penser que tout se jouera dans un match, tu le perds et tu es éliminé. Le Burkina Faso, contrairement à l’Algérie qui a fait 4 participations à la Coupe du monde, rêvait de se qualifier à ce grand évènement planétaire au moins une fois d’où une énorme motivation chez ses joueurs et puis il faut reconnaître que cette sélection dispose de grandes individualités qui savent jouer au ballon. Notre défense a eu d’ailleurs beaucoup à se déployer pour éviter le pire malgré que le duo Mandi- Benlamri n’a pas bien joué hier soir. Bizarrement, admet Belmadi, ils étaient un peu fébriles sur les deux buts qu’on a encaissés. Cependant, si Ryad (Mahrez) avait mis ce deuxième but, le match aurait pris certainement une autre tournure.’’ Et d’énumérer les autres facteurs qui ont influé négativement sur le rendement général de la sélection nationale. ‘’J’ai noté beaucoup de déchets techniques, la pelouse à cause des pluies qui tombaient jour et nuit à 48H de la rencontre, son état s’est détérioré alors que dimanche, on a constaté qu’elle était assez praticable.’’
«L’enjeu qui était important nous a fait déjouer»
Avant le match de ce mardi, l’EN écrasait tout sur son passage en remportant des succès aisés, pour Djamel Belmadi. ‘’Aujourd’hui, on est à 33 matches sans défaite, en plus on fait partie des meilleures sélections au monde qui marquent le plus de buts. Néanmoins, ce mardi, comme je l’ai dit, on avait en face une équipe solide. L’exemple du Portugal qui a encaissé un but à la dernière minute contre la Serbie (1/2) qui l’oblige à jouer les barrages alors qu’un nul l’aurait qualifié directement. L’Italie qui est championne d’Europe et toutes proportions gardées placées à la même enseigne que l’Algérie qui est championne d’Afrique, l’Italie attendra les barrages pour se qualifier ou non de la Coupe du monde. Ce soir, j’ai l’impression que l’enjeu a fait déjouer notre équipe. Le Burkina Faso, figurez-vous, il ne s’est pas qualifié à la CAN 2019 alors que lors des éliminatoires, il avait engrangé le plus grand nombre de points. Comme en 2013, il a sorti une grosse prestation contre nous.’’
«A Malo je dirais que l’Algérie respecte tous ses adversaires»
Le coach burkinabé qui a critiqué l’attitude des joueurs algériens à Marrakech qu’il avait accusés d’avoir sous-estimé son équipe, des accusations que réfute Djamel Belmadi. ‘’Je vais maintenant lui (Malo) lui répondre. Faux, on n’a jamais pris de haut tous les adversaires qu’on a affrontés. A Marrakech, il y a un penalty flagrant après une faute commise sur Mahrez, dire après qu’on a manqué d’humilité, franchement il se trompe. J’aurais aimé qu’il (Malo) mette en valeur le bon travail de ses joueurs. On sait très bien que tous les matches sont difficiles ; si on avait échoué à se qualifier aux barrages, les victoires fleuves réalisées contre Djibouti n’auraient servi à rien. Toutefois, les difficultés connues dans ce match confirment ce que je viens de dire, il n’y a pas de match facile.’’ Quant à l’aspect purement tactique, Belmadi regrette qu’il ne puisse pas avoir beaucoup de temps pour expérimenter plusieurs schémas tactiques. ‘’Généralement, on fait 4 ou 5 stages pendant l’année, on fait 2 bonnes séances tactiques. Donc, on n’a jamais assez de temps pour se consacrer à ça. A titre d’exemple, contre le Burkina Faso, comme on connaît toutes ses individualités, on a opté pour un pressing assez haut mais à la fin on a beaucoup souffert devant cet adversaire. Récemment, on était plus dans un milieu plus flexible avec deux relayeurs. Après quand j’ai vu que Sangaré jouait dans le dos de nos deux milieux. C’est pour ça que j’ai fait entrer Sofiane Feghouli.’’ Après avoir débuté la rencontre avec deux attaquants en pointe, Djamel Belmadi s’est ravisé après en sortant Baghdad Bounedjah qui n’a pas été bon en laissant Slimani qui en revanche a fait de gros efforts dans la récupération plus particulièrement. ‘’Baghdad est moins prolifique qu’auparavant, donc moins lucide.’’
(SELON COMPETITION.DZ)
