Lors de l’ouverture de la 13e édition du Salon NAPEC (Africa & Mediterranean Energy & Hydrogen Exhibition and Conference), le ministre d’Etat, ministre des Hydrocarbures, Mohamed Arkab, a prononcé un discours fort, annonçant un plan d’investissement de 60 milliards de dollars sur les cinq prochaines années, destiné à moderniser les infrastructures énergétiques nationales, renforcer la production et accélérer la transition vers les énergies nouvelles et renouvelables.
Dans ce sens, le ministre Arkab a affirmé que l’adoption par l’Algérie d’une politique de transition énergétique ne signifie pas l’abandon des ressources fossiles, en particulier le gaz naturel, qu’il a qualifié de carburant de transition essentiel.
S’appuyant sur plusieurs rapports internationaux, il a rappelé que la demande mondiale en pétrole et en gaz devrait se maintenir jusqu’en 2050, soulignant que ces ressources continueront à jouer un rôle clé dans la sécurité énergétique mondiale.
Arkab a insisté sur le fait que l’Algérie poursuit l’exploitation de ses hydrocarbures de manière responsable et durable, consolidant ainsi sa position de fournisseur fiable d’énergie.
« Cette approche s’appuie sur une politique gouvernementale visionnaire et de grands efforts de modernisation, notamment dans le développement des infrastructures pétrolières et gazières et la mise à jour du cadre juridique pour rendre le secteur plus attractif aux investissements étrangers, en particulier dans l’exploration offshore » a-t-il déclaré à l’occasion de l’ouverture du NAPEC 2025 ce lundi à Oran.
Un plan d’investissement massif
Le ministre a rappelé que l’Algérie a lancé en juin 2025 une nouvelle ronde d’appels d’offres, baptisée “Algeria Bid Round”, qui s’est soldée par la signature de cinq permis d’exploration avec des géants mondiaux tels que Qatar Energy, Eni, Sinopec et TotalEnergies, pour un investissement global dépassant le milliard de dollars.
Dans la même optique, Arkab a révélé un plan d’investissement massif de plus de 60 milliards de dollars pour la période 2025-2029, dont 80 % seront consacrés à l’amont pétrolier et gazier. Le reste sera orienté vers le développement de projets industriels structurants, notamment dans le raffinage et la pétrochimie, dans le but de renforcer la valeur ajoutée nationale et de réduire les importations.
Sur le plan des infrastructures régionales, il a mis en avant le projet de gazoduc transsaharien reliant le Nigeria, le Niger et l’Algérie, un symbole fort d’intégration énergétique africaine, capable d’acheminer jusqu’à 30 milliards de mètres cubes de gaz par an vers l’Europe.
Les engagements écologiques de l’Algérie
En matière d’environnement, Arkab a rappelé les engagements écologiques de l’Algérie, à travers un programme ambitieux de réduction des émissions de carbone et de méthane. Il a notamment cité les efforts de Sonatrach pour ramener le taux de torchage du gaz à moins de 1 % d’ici 2030, ainsi qu’un projet national de reboisement de 520 000 hectares.
Le ministre a également évoqué les projets miniers stratégiques tels que Gara Djebilet et le projet intégré du phosphate, destinés à diversifier l’économie nationale, créer de la valeur et favoriser le transfert de technologies.
Il a conclu en soulignant l’importance de la coopération internationale pour garantir une transition énergétique juste, respectueuse de l’environnement et au service du développement durable.
Sonatrach, pilier de la sécurité énergétique régionale
De son côté, le président-directeur général du groupe Sonatrach, Rachid Hachichi, a réaffirmé que l’Algérie entend renforcer son rôle de pont énergétique entre l’Afrique et l’Europe.
« Par sa position géographique et son expérience reconnue, notre pays constitue un trait d’union naturel entre les deux continents », a-t-il déclaré lors de l’ouverture du NAPEC 2025 à Oran.
Sonatrach s’emploie à renforcer la coopération avec les pays africains, dans les domaines de l’exploration, de la production et de la formation, tout en consolidant ses partenariats stratégiques avec les pays du bassin méditerranéen à travers des projets d’infrastructures énergétiques à long terme.
Hachichi a souligné que le gaz naturel demeure une énergie de transition incontournable, propre et flexible, permettant d’accompagner le développement des énergies renouvelables.
Innovation et technologies au cœur du futur énergétique
Le PDG de Sonatrach a également mis en avant les efforts de modernisation technologique du groupe, notamment à travers la numérisation, l’intelligence artificielle et la valorisation des données industrielles, considérées comme des leviers essentiels d’efficacité et de compétitivité.
Il a évoqué les projets liés à la capture, au stockage et à la réutilisation du CO2, aujourd’hui au centre des stratégies énergétiques mondiales, tout en insistant sur la nécessité de trouver un équilibre entre les énergies du présent et celles de l’avenir.
« Le présent repose sur les hydrocarbures, garants de la sécurité énergétique mondiale, tandis que l’avenir appartient à l’hydrogène vert et au solaire, piliers de la transition énergétique en Algérie », a-t-il conclu.