Depuis le début du mois de Ramadhan, le travail des enfants s’est spectaculairement manifesté par l’envoi de ces derniers dans la rue pour vendre des feuilles de ‘’bourek’’(wrak), de la coriandre, du persil, ainsi qu’un tas de choses. Certains enfants font carrément du porte-à-porte pour proposer aux ménages leurs produits en contre partie de quelques dinars. En effet, le travail des enfants prend de l’ampleur à Annaba durant le mois de Ramadhan. Si ce phénomène n’est un secret pour personne, le nombre de chérubins qui investissent les marchés populaires depuis le début du mois de Ramadhan connaît une hausse inquiétante. Sur les trottoirs, des bambins crient de toute leur force pour vanter aux jeûneurs la qualité des feuilles de ‘’bourek’’ qu’ils vendent. À la maison, leurs mères s’affairent quotidiennement à préparer ces feuillets de Bourek, très prisés en ce mois de jeûne. Certains enfants, proposent fruits de saison également très consommés. Le souci d’aider leurs familles se lit sur le visage de ces gamins, à la merci d’un contexte social préoccupant. Certains parlent du désir de gagner de l’argent pour s’acheter des «vêtements de luxe» à la fête de l’aid, d’autres évoquent des contraintes familiales. Mais une partie des jeunes commerçants semble travailler pour des réseaux douteux, qui abusent de leur innocence pour fructifier leur commerce. Conscients de cette situation beaucoup de passants s’arrêtent devant ces étals pour s’y approvisionner, même s’ils n’ont pas vraiment besoin des produits achetés, attirés surtout par le regard intense de ces commerçants en herbe, un regard où l’enfance a cédé place à des soucis beaucoup trop lourds pour leurs fragiles épaules.
Imen.Boulmaiz