Procès des frères Kouninef : D’anciens responsables d’entreprises impliqués se succèdent à la barre

Plusieurs responsables d’entreprises impliqués dans l’affaire des frères Kouninef, poursuivis notamment pour trafic d’influence, blanchiment d’argent et obtention d’indus avantages, ont été auditionnés dans le cadre du procès en appel qui s’est poursuivi, jeudi, à la Cour d’Alger.

Le premier accusé dans l’affaire à passer à la barre, Kaddour Ben Tahar, gérant du groupe Kou-GC, une propriété des frères Kouninef, a nié en bloc toutes les accusations portées à son encontre, affirmant qu’il était certes le signataire du chéquier de l’entreprise, mais « pas l’ordonnateur quand il s’agit de sommes importantes », dans sa réponse à une question relative à un retrait, en 2014, du compte de l’entreprise qui a été destiné à l’investissement, effectué par Réda Kouninef pour financer la campagne électorale de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika.

L’ancien gérant de Kou-GC, en répondant aux questions du juge et du procureur de la République, a dit ne pas avoir des informations de l’ensemble des entreprises filiales du groupe, car « des responsables ont été désignés pour les gérer », a-t-il argué.

Il a affirmé qu’il « n’a jamais eu l’information du partage des dividendes par les propriétaires du groupe », signalant, toutefois, que le bénéfice généré par le groupe a été « réinvesti » et destiné à « apurer les contentieux ».

Aux questions des magistrats sur le montant du chiffre d’affaires et le bénéfice du groupe, l’accusé a répondu qu’il « ignorait tout » et n’avoir « jamais pensé à récolter les chiffres ».

L’ancien directeur général du port d’Alger, Abdelaziz Guerrah, a, pour sa part, déclaré devant le juge, lors de la deuxième journée du procès en appel, que la décision de la concession au profit de l’entreprise Cogral, filiale du groupe Kou-GC, d’un terrain de 7000 m2, a été prise par le ministère des transports d’alors, niant, par la même, avoir rencontré les responsables du groupe Kou-GC.

Pour l’ancienne directrice générale de l’Agence nationale d’intermédiation et de régulation foncière (Aniref), accusée, elle aussi, dans la même affaire, toutes « les procédures ont été respectées » concernant l’attribution des terrains industriels à Ain Oussara, wilaya de Djelfa, et à Ksar El Boukhari, dans la wilaya de Médéa, pour le groupe Kou-GC.

L’accusée a affirmé que le cahier des charges concernant ces deux projets a été élaboré par le ministère de tutelle. « Nous étions des exécutants. C’est le ministère qui décide de tout », a-t-elle répondu à la question du juge.

Mercredi, à la première journée du procès en appel, Réda Kouninef, l’un des principaux accusés dans cette affaire, avait nié toutes les charges retenues contre lui, affirmant que tous les marchés ont été obtenus dans un « cadre légal ».

Pour rappel, les frères Kouninef ont été condamnés par le tribunal de première instance à des peines allant de 12 à 20 ans de prison ferme, avec saisie de leurs biens à l’intérieur et à l’extérieur du pays, ainsi qu’une amende de 8 millions de DA chacun. Quant à leur sœur, Souad Kouninef, en fuite à l’étranger, elle a été condamnée à 20 ans de prison par contumace, avec saisie des biens et une amende de 8 millions de dinars. Un mandat d’arrêt international a été émis à son encontre.

Ils sont tous accusés de trafic d’influence, blanchiment d’argent, obtention d’indus avantages, détournement de foncier et de concession et non respect des engagements contractuels dans la réalisation des projets publics. (Avec APS)

 

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