Réda Kouninef à l’ouverture de son procès en appel: « Oui, j’ai financé la campagne de Bouteflika »

Après plusieurs reports, le procès en appel des frères Kouninef et du gérant de leur groupe CouGC, lourdement condamnés en première instance par le tribunal de Sidi-M’hamed pour plusieurs chefs d’inculpation liés à la corruption, s’est ouvert jeudi dernier à la chambre criminelle près la cour d’Alger.
Le procès a commencé par l’audition du principal accusé, Réda Kouninef, poursuivi avec les autres accusés pour «trafic d’influence», «blanchiment d’argent», «obtention d’indus avantages», «détournement de foncier et de concessions», et «non-respect des engagements contractuels dans la réalisation de projets publics» en plus du «financement occulte de partis politiques», et qui avait été condamné à 16 ans de prison ferme en première instance.
D’emblée, Réda Kouninef a réfuté toutes les accusations à son encontre, expliquant que tous les projets attribués à ses entreprises l’ont été de manière légale et dans le respect du code des marchés publics, et niant avoir bénéficié de crédits bancaires.
Aux questions du juge et du procureur général, l’accusé a répondu en plaidant son innocence, précisant qu’il n’était pas gérant des entreprises, ni P-dg du groupe familial. «99% des gérants des entreprises inculpés sont en liberté», a-t-il signalé avant de se lancer dans une plaidoirie où il s’est défendu d’avoir commis le moindre délit ou crime.
Ainsi, il a indiqué que les sociétés Cogral à Alger et Cogran à Oran ont été achetées par le groupe dans le cadre des privatisations, et que les transactions ont été légales.
Interrogé à propos d’un projet qui devait être implanté au port d’Alger, après avoir obtenu un terrain de 7 000 mètres carrés au lieu de 4 hectares demandés, l’accusé a déclaré que le projet n’a pas été réalisé, «car il était en prison», ajoutant que le terrain en question est exploité actuellement par le port d’Alger.
Pour les projets à Aïn Oussera et Ksar El-Boukhari qui n’ont connu aucun avancement dans les travaux, l’accusé a évoqué certaines contraintes, soutenant que les avenants pour ses projets ont été légaux et conformes au code des marchés publics. Concernant un projet à Béchar obtenu de gré à gré, il a expliqué que ce genre de marché est légal, tout en précisant que le projet en question a été résilié.
Le juge l’interroge sur des crédits bancaires qu’il aurait obtenus auprès des banques publiques, et l’accusé répond par la négative. Cela avant d’arriver au financement de la campagne électorale de Bouteflika en 2014. «Vous avez donné 40 milliards de centimes à la direction de campagne», lui reproche le juge. «Je n’avais pas financé un parti politique comme je suis accusé. J’ai financé un candidat et la loi électorale de 2012 n’interdisait pas cela. Il ne s’agit pas d’un financement occulte, car c’est un financement justifié par un chèque certifié et enregistré», a répondu Réda Kouninef.
Rappelons qu’en première instance, le tribunal de Sidi-M’hamed avait condamné Réda à 16 ans de prison ferme, Tarek-Noah à 15 ans de prison ferme et Abdelkader-Karim à 12 ans de prison ferme. Le gérant du groupe KouGC, dont les frères Kouninef sont les propriétaires, Kaddour Ben Tahar, a, quant à lui, été condamné à 8 ans de prison ferme. Leur sœur Souad-Nour Kouninef (en fuite à l’étranger) a été condamnée à 20 ans de prison ferme, avec la saisie des biens à l’intérieur et à l’extérieur du pays, et une amende de 8 millions de DA.
Le tribunal a ordonné le lancement d’un mandat d’arrêt international contre elle. Les autres personnes impliquées dans l’affaire, essentiellement des cadres des ministères de l’Industrie, de l’Agriculture, des Ressources en eau, de l’Énergie et des Télécommunications, ainsi que d’autres secteurs où le groupe KouGC a obtenu des marchés, ont été condamnées à des peines allant de 18 mois à 3 ans de prison ferme et à des amendes allant de 200 000 DA à un million de DA.
R.C

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