Montage automobile et financement de la campagne électorale de l’ancien Président : Fin d’audition de l’ancien ministre Youcef Yousfi

L’audition du reste des accusés dans les deux affaires de montage automobile et de financement occulte de la campagne électorale de l’ancien Président, Abdelaziz Bouteflika, candidat à la Présidentielle annulée d’avil 2019, s’est poursuivie, à la Cour d’Alger, par l’audition des deux anciens ministres de l’Industrie et des Mines, Youcef Yousfi et Mahdjoub Bedda, ainsi que d’anciens responsables.

Les questions du juge de l’audience ont porté, lors du 2e jour du procès programmé avec une composante spéciale et intervenant après que la Cour suprême a accepté le pourvoi en cassation introduit par la défense des accusés, sur l’octroi d’indus avantages à des opérateurs dans le domaine du montage automobile, notamment en ce qui a trait à l’homme d’affaires Mazouz Ahmed, Hassane Larbaoui et au financement de la campagne électorale de l’ancien Président de la République.

Lors de son audition, l’ancien ministre de l’industrie et des Mines, Youcef Yousfi, a nié les charges qui lui sont reprochées, notamment « octroi d’indus privilèges, abus de confiance, conflits d’intérêts, corruption et dilapidation de deniers publics », précisant que c’est la commission technique spécialisée qui se charge des détails de l’examen des décisions de bénéficier de privilèges liés aux projets d’investissement, à l’instar des exonérations fiscales.

Le dossier de l’investissement  » demeure au niveau de la Commission, d’autant que je ne le consulte pas, car ma mission est de le signer uniquement, et ce après son examen par la Commission spécialisée », a-t-il expliqué avant d’ajouter que  » les décisions relatives au dossier des usines de montage automobile passaient par le Secrétaire général (SG) du ministère avant que je les signe ».

Pour l’accusé, les décisions techniques des usines de montage automobile  » ont été octroyées en l’absence du partenaire étranger. Une condition contenue d’ailleurs dans le cahier des charges qui vise à organiser le domaine en toute transparence », a-t-il soutenu avant de rappeler que l’Etat  » avait encouragé l’investissement dans le secteur du montage automobile en vue de réduire l’importation de véhicules ».

Répondant aux accusations de la juge notamment en ce qui concerne les motifs du choix d’une liste comprenant 40 concessionnaires automobiles et la non installation des deux commissions de recours prévues dans la loi de l’investissement, l’accusé a souligné que la décision permettant de bénéficier d’avantages était restée non valide que sur décision du Conseil national de l’investissement, ajoutant qu’il ignorait l’existence de ces deux commissions.

  1. Yousfi a affirmé n’avoir accordé aucun indu avantage au projet du dossier d’investissement de l’homme d’affaires Maazouz Ahmed ainsi que l’homme d’affaires Hassane Larbaoui, nitant «toute relation entre le renouvellement de la décision de l’homme d’affaires Ahmed Mazzouz datée du 20 février 2019 relative au montage des véhicules, et le dépôt par ce dernier, le lendemain, d’un montant de 39 milliards de centimes dans le compte de financement de la campagne de l’ex président, Abdelaziz Bouteflika pour la Présidentielle annulée d’avril 2019 ».

Lors de son audition, l’ancien président de la commission d’évaluation technique au ministère de l’Industrie et des mines, Mohammed Alouane a hésité à répondre à une question relative à la signature par l’ancien ministre de l’industrie, Yousfi d’une décision faisant bénéficier l’homme d’affaires Hassane Larbaoui d’avantages dans le cadre du montage des véhicules.

«Il accomplissait la Omra à cette période », a-t-il dit, ce que Yousfi a nié lors de l’audience, déclarant «n’avoir signé aucune décision ».

Dans sa plaidoirie, la défense a indiqué que l’ancienne ministre de l’industrie, Djamila Tamazirt, placée en détention provisoire pour des affaires de corruption, avait « dissimulé les documents liés au dossier du montage de véhicules lorsqu’elle était à la tête du ministère ».

La réouverture de ces dossiers et la programmation d’un troisième procès ont été décidées après que la Cour suprême a accepté le pourvoi en cassation déposé par les accusés.

Suite à quoi, une audience a été fixée pour le rejugement des affaires à la Cour d’Alger avec la désignation d’une composante judiciaire spéciale.

Il s’agit du premier dossier de corruption traité par le Tribunal de Sidi M’hamed en décembre 2019 dans lequel sont poursuivis les deux anciens premier ministres, Ouyahia et Sellal, les anciens ministres de l’industrie Youcef Yousfi, Bedda Mahdjoub et Bouchouareb Abdeslam, ainsi que l’ancien ministre des Transports, Abdelghani Zaalane.

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