Si le sort du Gouvernement est scellé depuis assez longtemps, particulièrement depuis que le président Tebboune avait prononcé sa condamnation à mort à la télévision, juste avant de se rendre en Allemagne pour y poursuivre des soins, on ne sait pas toujours quelle forme prendra ce changement.
Remaniement partiel ou départ de tous les ministres, y compris le premier d’entre eux ? Cette question ne trouve pas une réponse sans équivoque dans les propos des chefs des partis qui ont évoqué la question avec le président Tebboune, reçus en audience à la présidence.
Ainsi, pour Abdelkader Bengrina, folklorique chef d’El Bina, qui prend souvent ses rêves pour des réalités, le président Tebboune va y aller au Karcher pour faire le ménage dans le gouvernement.
« Entre autres sujets abordés en cours d’audience avec le président, les carences du Gouvernement, le chef de l’Etat a la volonté d’y apporter de profonds changements », a déclaré Bengrina, interrogé samedi par Ennahar TV.
Sans doute que Le chef d’El Bina, qui se tire actuellement la bourre avec son frère ennemi Abderazak Makri, voudrait bien un changement radical du Gouvernement pour pouvoir pousser encore ses pions et conquérir d’autres positions politiques, après que son parti s’est vu octroyer, envers et contre tout bon sens politique, le fauteuil de président de l’APN échu à Slimane Chenine, ex-responsable de la communication, du temps de Cheikh Mahfoudh Nahnah.
Soufiane Djilali reste plus nuancé dans on propos par rapport à la question du changement du gouvernement, déclarant à la même télévision Ennahar, avoir « deviné chez le président d’opérer des changements par rapport à certains portefeuilles ministériels dont les titulaires actuels n’ont pas donné pleinement satisfaction ».
En fait, l’amplitude que prendra le changement du Gouvernement dépend en large partie de l’agenda politique du président Tebboune qui va prendre des décisions politiques.
Si, comme l’ont indiqué les responsables des partis qu’il a reçus samedi et dimanche, les législatives anticipées devaient se tenir en mai et juin prochains, un simple lifting de l’équipe actuelle suffirait.
Avec le renvoi de certains ministres qui ont brillé par leur impéritie et leur communication catastrophique qui a fini par plomber toute l’équipe que d’aucuns n’ont pas hésité à qualifier de « gouvernement de Charlots ».
Mais dans le cas où le président opterait pour la deuxième piste de travail, c’est-à-dire le recul de l’agenda politique, le temps de favoriser la maturation d’un consensus politique, en prélude aux législatives, le départ de tout le Gouvernement actuel deviendrait inéluctable.
Le président Tebboune désignerait alors une nouvelle équipe, une sorte de task force dont la mission principale serait de trouver la bonne martingale économique pour acter définitivement le passage de l’économie de rente à un autre modèle alternatif basé sur la diversification des futurs moteurs de croissance.
Alors, Djerad partira, partira pas ? La réponse se trouve évidemment chez le président Tebboune, alors que le nom de Abdelaziz Khellef, actuel conseiller à l’économie et aux finances, à la présidence de la république, est avancé pour diriger le prochain gouvernement qui préparera les prochaines échéances électorales mais aussi et surtout qui orientera le pays vers le « nouveau paradigme économique » c’est à dire la nouvelle politique économique de la « nouvelle Algérie » chère au président Tebboune.