Véritable fardeau pour les communes, la gestion des écoles primaires tourne au casse-tête pour les plus démunies. Elles seront bientôt exonérées des dépenses de restauration et d’équipement des établissements scolaires et des cantines. Si les maires des communes concernées vont pouvoir pousser un ouf de soulagement, c’est le cas également des parents d’élèves scolarisés dans ces communes où les écoles sont sans chauffage et où les repas chauds ne sont pas servis aux élèves. Il faudra néanmoins attendre la révision de la loi sur les collectivités pour que cette décision soit effective.
La réflexion autour d’une meilleure gestion des écoles primaires était en cours depuis de longues années déjà et plusieurs pistes avaient été avancées, dont celle de dispenser les communes de cette charge. Un pas vient d’être franchi puisque en Conseil des ministres, il a été décidé d’« exonérer les communes pauvres des dépenses de restauration et d’équipement des écoles et cantines scolaires et les inclure au titre du projet de révision de la loi sur les collectivités locales ».
Une annonce attendue par des maires dont la gestion des écoles primaires tournait au cauchemar mais également par les parents des élèves scolarisés dans des structures quasiment à l’abandon. Plusieurs communes ne sont, en effet, pas en mesure ni d’entretenir les bâtisses, ni d’assurer le chauffage, ni encore moins un repas chaud. Dans des communes où l’hiver est rude, des élèves grelottent de froid et n’ont pour seul déjeuner qu’un repas froid. Depuis de longues années, maires et associations de parents d’élèves, mais également syndicats du secteur réclament que les écoles primaires sortent du giron des maires.
En 2019, un projet a bel et bien été élaboré pour justement soustraire aux communes la gestion des écoles primaires. Il était alors question que le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire crée un Office national des œuvres scolaires (Onos), similaire à celui existant dans le secteur de l’enseignement supérieur et chargé de la gestion des œuvres universitaires.
L’organisme en question devait avoir pour tâche de prendre en charge la gestion des écoles primaires en ce qui concerne les cantines, le transport scolaire, le chauffage et l’entretien des établissements scolaires. Le projet est resté au stade des intentions au moment où les dépenses des collectivités locales pour la gestion des écoles primaires n’ont fait qu’augmenter. Pour l’année dernière, pas moins de 3 milliards de dinars ont été consacrés par le ministère de l’Intérieur à l’équipement en systèmes de chauffage et de climatisation à 14 656 écoles primaires. La restauration et le transport scolaires ont nécessité un budget de 26 milliards de dinars pour la prise en charge de plus de 3 millions d’élèves.
Pour améliorer la qualité des repas servis aux enfants, les collectivités locales ont contribué à hauteur de 1 milliard de dinars auquel s’ajoutent 6 milliards de dinars octroyés par la caisse de solidarité et de garantie des collectivités locales. En dépit des efforts financiers consentis, la gestion des écoles primaires par les communes est toujours critiquée.
R.N.