Armes chimiques : de quoi parle-t-on ?

Avec le nucléaire, l’utilisation d’armes est l’autre tabou qui menace le champ de bataille ukrainien. Dès le 9 mars, la Russie accusait les États-Unis d’avoir financé un programme d’armes biologiques en Ukraine. De «fausses informations», pour le secrétaire général de l’Otan, selon qui ces accusations pourraient, au contraire, servir de prétexte à l’utilisation d’armes chimiques par la Russie elle-même.

«Il est clair que le Russie envisage d’utiliser des armes chimiques et biologiques» accusait par ailleurs le président américain Joe Biden lundi 21 mars. Mercredi, l’ancien premier ministre Dominique de Villepin estimait sur BFMTV que Vladimir Poutine était «capable» d’utiliser ce type d’armes.

Armes chimiques, armes biologiques, quelle différence ? Pourquoi et depuis quand ces armes taboues sont-elles utilisées ? Quel encadrement législatif ? Le Figaro fait le point.

Quelle définition ?

Selon la définition de l’OIAC (Organisation pour l’interdiction des armes chimiques), une arme chimique est un «produit chimique utilisé pour provoquer la mort ou d’autres dommages par son action toxique.»

«Les munitions, dispositifs et autres matériels spécifiquement conçus pour transformer en arme des produits chimiques toxiques entrent également dans la définition des armes chimiques», précise l’OIAC. L’OIAC englobe ainsi dans sa définition non seulement le produit chimique vectorisé dans une bombe ou un obus, mais également tous les produits chimiques toxiques, leurs réactifs, et les munitions ou dispositifs vecteurs.

L’OIAC classe ces armes en plusieurs catégories selon leurs effets : les agents suffocants, vésicants (irritants), hémotoxiques (qui empoisonnent le sang) et neurotoxiques comme le gaz sarin, le soman ou le VX. Ces derniers agissent sur les cellules nerveuses et peuvent entraîner la mort rapidement. Diffusés sous forme liquide ou d’aérosols, ils peuvent être inhalés ou absorbés par la peau.

Quelques exemples d’armes chimiques

Voici quelques exemples, non exhaustifs, d’armes chimiques.

Le gaz sarin, qui crée «des contractures qui peuvent bloquer les muscles qui contrôlent la respiration»expliquait à Europe 1 le toxicochimiste André Picot.

Le gaz moutarde, qui inflige des brûlures de la peau et peut aveugler ou asphyxier, avec un taux de létalité de 5%. «Sa fonction n’est pas de tuer les soldats – en principe – mais plutôt de les handicaper (…)»décrypte Johnny Nehme, expert en armes chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires au CICR.

Le chlore, qui affecte la vue et la capacité à respirer.

Le gaz VX. Une seule petite goutte serait suffisante pour tuer, explique le chimiste André Picot sur Europe 1. Pour se soigner, il faut un antidote contenant de l’atropine.

Armes chimiques, armes biologiques : quelle différence ?

Les armes biologiques sont «des systèmes complexes qui disséminent des organismes pathogènes ou des toxines, pour nuire ou pour tuer des individus, des animaux, ou des végétaux»selon la définition des Nations unies. Comme les armes chimiques, elles peuvent être utilisées sur le terrain militaire ou pour commettre des assassinats politiques. Leur potentiel destructeur et toxique est bien plus large encore. Elles peuvent en effet être utilisées «pour infecter le bétail ou la production agricole dans le but d’entraîner des pénuries de nourriture et des pertes économiques, pour créer des catastrophes environnementales, et pour introduire de façon généralisée dans la population des maladies, la peur et la méfiance», poursuit l’ONU.

«Pratiquement n’importe quel organisme pathogène, comme les bactéries, les virus, les champignons (…), peuvent être utilisés dans des armes biologiques», est-il encore précisé.

(SELON MSN)

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