Du 06 au 08 février à l’Hôtel Sabri, les experts algériens et européens ont échangé ensemble autour de l’économie de la gestion des déchets ménagers dans le cadre d’un projet de l’Union Européenne P3A (Programme d’appui à la mise en œuvre à l’accord d’association) en particulier le programme TAIEX (Technical Assistance and Information Exchange instrument of the European Commission), co-organiser par le Centre de Recherche en Environnement (CRE)-Annaba-, la Direction Générale de le Recherche Scientifique et du Développement Technologique (DGRSDT) et le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS).
Durant ces journées, les participants ont travaillé en groupe à poser les premiers jalons de l’élaboration d’une stratégie nationale d’une gestion circulaire des déchets ménagers.
Quatre angles ont été abordés par un panel d’une trentaine d’experts dans divers domaines ainsi que des parlementaires et des représentants des autorités locales.
Les débats sur la question des déchets organiques, et notamment celle du compostage, ont été très riches et surtout forts instructifs afin de donner corps et forme à cette stratégie et proposer un cadre pour la création d’un comité national. Seule une approche locale, adaptée à chaque type de climat et de biomasse pourra être efficace.
Notre pays est immense et abrite différents climats régionaux ainsi que des biotopes. Les taux d’humidité, la nature de ces déchets, les distances entre les points de collecte et ceux de consommation du compostage ne sauraient être les mêmes. La nature des sols joue elle aussi un rôle majeur. Cette gestion ne saurait se réaliser sans appliquer un des principes fondamentaux du développement durable, matrice intellectuelle et politique de l’économie circulaire : penser global, agir local.
Une grande partie des matériaux, de l’eau ou de l’énergie que nous produisons est soit perdue, soit gaspillée, même si elle a encore de la valeur. Le modèle d’économie circulaire s’interroge sur la manière dont cette valeur peut être conservée, voire créée. Elle est donc l’occasion de transformer les déchets indésirables en ressources précieuses.
Dernier pilier de l’économie circulaire, le recyclage est une thématique récurrente en matière de préservation de l’environnement, et la plupart des personnes sont sensibles à celui-ci. Mais attention, le recyclage et l’économie circulaire ont tendance à être souvent confondus ou considérés comme étant la même chose. Certes, implémenter une économie circulaire nécessite la prise en compte du recyclage mais cela ne se limite pas qu’à cela. En effet, penser au recyclage, c’est y penser dès la conception d’un produit, via l’écoconception par exemple, car cela permet de faciliter ensuite sa revalorisation à la fin de son usage.
Implémenter l’économie circulaire, c’est donc y réfléchir à tous les niveaux, toutes les échelles, et à chaque pilier. C’est en faisant cela que l’on peut ainsi fermer la boucle lors du recyclage, et créer des flux de matière et d’énergie réellement circulaire.
Sara Boueche
