Le phare du Cap de garde s’éteint, une histoire et un tourisme en ombre

Depuis six mois, le phare du Cap de Garde, sentinelle vigilante de la baie d’Annaba, est plongé dans un silence obscur. Son rayonnement s’est éteint, laissant un vide symbolique et pratique dans la vie de la ville d’Annaba, privant ainsi les visiteurs de ce repère familier et de ce spectacle nocturne féérique

Un Monument Historique Ancré dans la Mémoire

Construit en 1862 à l’initiative de l’Amirauté française, le phare du Cap de Garde, également appelé phare de Ras El Hamra, s’élève fièrement à 17,5 mètres de hauteur sur un promontoire rocheux surplombant la mer. Sa tour carrée, en pierre de taille locale, abrite un système optique complexe qui, pendant plus d’un siècle et demi, a projeté une lumière salvatrice sur 49 kilomètres de côtes algériennes.

Au-delà de sa fonction maritime essentielle, le phare du Cap de Garde s’est imposé comme un symbole fort de l’identité d’Annaba. Sa silhouette gracieuse, immortalisée sur d’innombrables cartes postales et tableaux, a inspiré des générations d’artistes et d’écrivains. Le phare est également un lieu de mémoire, commémorant les marins disparus en mer et les naufrages qui ont jalonné l’histoire de la région. En outre, l’absence du feu du phare pose des problèmes de sécurité pour la navigation nocturne, en particulier pour les pêcheurs locaux.

En plus de son rôle fonctionnel, le phare d’Annaba est une attraction touristique majeure. La vue depuis la tour du phare offre un panorama spectaculaire sur la côte et la ville d’Annaba. Les visiteurs peuvent également explorer les environs du phare, qui sont riches en faune et flore méditerranéennes. De nombreux touristes et habitants locaux et étrangers visitent le site pour son histoire et sa beauté naturelle.

Le phare est également un point de départ populaire pour des excursions en bateau le long de la côte, offrant aux touristes une perspective unique de la ville et de ses environs. De ce fait, le phare contribue de manière significative à l’économie touristique de la région.

L’extinction du phare du Cap de Garde est un coup dur pour Annaba, tant sur le plan symbolique que pratique. Ce monument historique, indissociable de l’identité de la ville, a perdu son rôle de guide et de protecteur des marins. Espérons que la lumière du Cap de Garde, symbole d’espoir et de persévérance, s’illuminera à nouveau afin de redynamiser le tourisme local et garantir la sécurité de la navigation nocturne.

Sara Boueche

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