Dans un contexte marqué par la transformation numérique et l’entrepreneuriat culturel, la Direction de la Culture de la wilaya d’Annaba et l’Université Badji Mokhtar ont formalisé, dimanche dernier, un partenariat institutionnel ambitieux visant à repenser la valorisation du patrimoine et la formation aux métiers culturels.
La signature de cette convention de coopération est intervenue lors de la cérémonie de clôture de la Semaine Mondiale de l’Entrepreneuriat à l’Université Badji Mokhtar d’Annaba, créant ainsi une continuité symbolique entre innovation entrepreneuriale et développement culturel. Ce timing témoigne d’une vision intégrée où la culture n’est plus perçue comme un secteur isolé, mais comme un vecteur potentiel de création de valeur et d’opportunités économiques.
L’accord établit les fondements d’une collaboration globale et pérenne entre l’institution universitaire et le secteur culturel régional, couvrant les domaines de l’art, du cinéma et du patrimoine. La dimension participative constitue l’un des piliers de cette convention, avec l’engagement explicite d’impliquer la société civile, les associations actives et la communauté étudiante dans l’ensemble des initiatives programmées.
Le premier axe de coopération concerne l’organisation de manifestations culturelles et artistiques, associée à un programme de promotion, de conservation et de documentation du patrimoine local. La convention adopte une approche duale en distinguant le patrimoine matériel (monuments, sites archéologiques, architecture traditionnelle) du patrimoine immatériel (traditions orales, savoir-faire, pratiques sociales), conformément aux standards internationaux de l’UNESCO.
Un volet substantiel est consacré à l’organisation de cycles de formation et d’ateliers spécialisés destinés aux métiers de la culture. L’aspect novateur réside dans l’intégration des technologies de pointe, notamment l’intelligence artificielle, dans les processus de conservation et de documentation patrimoniale. Cette orientation positionne Annaba dans une dynamique de modernisation des pratiques culturelles, alignée sur les tendances internationales en muséologie numérique et en gestion intelligente du patrimoine.
La convention privilégie, également, le renforcement de la recherche scientifique et des programmes d’études supérieures portant sur la culture et l’histoire de l’art dans la wilaya d’Annaba. Cette dimension académique garantit une approche méthodologique rigoureuse et contribue à la production de connaissances scientifiques susceptibles d’enrichir le corpus théorique sur le patrimoine régional.
En Outre, le partenariat encourage explicitement le soutien à l’innovation par le biais de startups culturelles et créatives. Cette orientation reflète une conception contemporaine de la culture comme secteur économique viable, capable de générer de l’emploi qualifié et de contribuer au développement territorial. La stimulation de la créativité étudiante s’inscrit dans cette logique d’incubation de talents et de projets entrepreneuriaux.
Enfin, la convention vise le renforcement de l’identité nationale et de la mémoire collective à travers un programme coordonné d’activités et de manifestations. Cette dimension mémorielle s’accompagne d’un effort de coordination des calendriers culturels annuels et de facilitation de la participation étudiante aux différentes activités culturelles programmées.
La session s’est achevée par la décision d’instituer un comité de suivi paritaire, chargé de veiller à la mise en œuvre effective des dispositions conventionnelles et d’évaluer périodiquement la réalisation des objectifs fixés. Cette structure de pilotage constitue un gage de sérieux et de durabilité, permettant d’ajuster les actions en fonction des résultats obtenus et des contraintes rencontrées.
Perspectives et Enjeux
Cette convention s’inscrit dans une tendance observable à l’échelle nationale de rapprochement entre institutions académiques et secteurs culturels, visant à créer des synergies productives. Les défis demeurent néanmoins considérables : mobilisation des ressources financières, formation de formateurs aux nouveaux outils numériques, création de contenus pédagogiques adaptés et mobilisation durable des acteurs de la société civile.
Le succès de ce partenariat dépendra largement de la capacité des parties prenantes à traduire les ambitions affichées en projets concrets, mesurables et bénéfiques pour les étudiants, les professionnels de la culture et, in fine, pour le rayonnement culturel de la wilaya d’Annaba.
Sara Boueche
