La police sud-africaine a indiqué avoir tiré des balles en caoutchouc sur des manifestants rassemblés à Johannesburg dimanche pour protester contre les travailleurs migrants, faisant également usage de grenades assourdissantes pour tenter de disperser le groupe d’environ 200 personnes.
« Il y a eu des tirs de balles en caoutchouc et de grenades lorsque les manifestants ont commencé à s’échauffer, mais la situation a ensuite été maîtrisée », a déclaré un porte-parole de la police à l’AFP, précisant qu' »il n’y a pas eu d’affrontement ».
Aucun blessé n’a été signalé. Les manifestants rassemblés dans un parc depuis le milieu de matinée ont tenté de forcer un cordon de police, faisant monter la tension, a constaté un photographe de l’AFP. Ils se sont ensuite rendus devant un supermarché pour exiger que les responsables du magasin n’emploient plus de travailleurs étrangers.
Un autre rassemblement avait lieu au même moment dans le township d’Alexandra, dans le nord de Johannesburg. Une centaine de militants anti-immigration ont démonté dans la rue plusieurs commerces informels tenus par « des étrangers », selon un photographe de l’AFP.
La veille, la police avait fait usage de canons à eau pour disperser des manifestants qui réclamaient, dans un quartier déshérité de la capitale économique, le départ des travailleurs migrants.
Première économie industrialisée du continent, l’Afrique du Sud attire les migrants de la région. L’Agence gouvernementale des statistiques estime à 3,95 millions le nombre d’étrangers dans le pays, dont des réfugiés politiques, des migrants et des travailleurs expatriés qualifiés.
Mais le pays, qui a durci ses réglementations en matière de visas au cours des dernières années, lutte contre un chômage endémique à près de 35%, et environ 65% chez les jeunes.
L’ambassade du Zimbabwe en Afrique du Sud a dénoncé le mois dernier des incidents et des menaces d' »expulsion forcée » contre ses ressortissants. Les autorités sud-africaines ont annoncé l’an dernier que les permis temporaires d’environ 250.000 Zimbabwéens ne seront pas renouvelés.
Des émeutes xénophobes en 2019 avaient fait une douzaine de morts et en 2008, une soixantaine de personnes avaient été tuées dans des violences.