Quelles sont les dix œuvres d’art les plus chères en 2020 ?

algré un net recul des ventes dû à la crise sanitaire, les opérateurs ont réalisé de très belles adjudications en prenant le pli de l’ère du numérique.

En début de semaine, Christie’s dévoilait son bilan annuel. En France, les adjudications ont baissé de 13,5 % par rapport à l’an dernier malgré 25 % de nouveaux acheteurs, notamment en ligne. Même son de cloche du côté de Sotheby’s qui recule de 31 % et d’Artcurial avec une baisse de 24 % malgré de belles enchères, à l’image récemment de La Madeleine pénitente de Salaì, l’élève et amant de Léonard de Vinci, adjugée 1,7 million d’euros. Au niveau international, le recul est également significatif. La maison de François Pinault (propriétaire du Point) enregistre une décroissance de 25 % tandis que celle de Patrick Drahi rachetée l’an dernier chute de 27 % pour un montant total d’enchères dépassant tout de même les 3 milliards d’euros.

Néanmoins, ces poids lourds du marché de l’art ont tiré leur épingle du jeu grâce à la grande transhumance forcée, Covid-19 oblige, du secteur vers le digital. Selon une récente enquête réalisée par la société d’assurance Hiscox, 55 % des collectionneurs se sont tournés vers les ventes aux enchères pour leurs achats en 2020. Ceci, en raison de l’absence de concurrence, c’est-à-dire la fermeture brutale des galeries à travers le globe, la perte de leur chiffre d’affaires est estimée à plus de 30 % selon le rapport Art Basel UBS et l’annulation des foires internationales qui ont mis du temps avant de se réinventer sur Internet, contrairement aux maisons de ventes, très réactives. Ainsi, et comme le relève le site Artnews, les belles enchères ont été au rendez-vous, notamment sur les places fortes du commerce de l’art, à savoir Hongkong, Londres et New York. Inventaire des 10 enchères les plus importantes de l’année.

  1. Barnett Newman, Onement V (1952) : 25,2 millions d’euros

Adjugée par Christie’s lors de sa vente « One » diffusée dans le monde entier en juillet, cette toile du peintre et critique d’art américain fait partie d’un groupe de six œuvres. Deux seulement n’étaient pas encore passées aux enchères et se trouvaient au sein de collections particulières. Ce lot était l’une de ces deux œuvres et constitue le troisième meilleur prix pour l’artiste.

  1. Brice Marden, Complements (2004-2007) : 25,2 millions d’euros

Ex aequo avec Newman, Brice Marden réalise sa plus haute adjudication sous le marteau chez Christie’s, toujours pendant la vacation « One ». L’explication ? La provenance du diptyque sûrement, l’œuvre étant l’ex-propriété du président du conseil d’administration du MoMA à New York.

  1. Mark Rothko, Untitled (1967) : 25,5 millions d’euros

Vendu en octobre à New York et à nouveau chez Christie’s, le tableau n’a pas atteint les adjudications courantes de l’artiste, qui dépasse normalement les 50 millions d’euros comme l’an dernier où Rothko était déjà présent dans le top 10 mondial. La toile vendue cette année était déjà passée aux enchères en 1998 pour près d’un million d’euros. La cote de l’artiste a donc été multipliée par 26 en plus de vingt ans. Par ailleurs, c’est dans cette même vacation que «Stan», l’un des squelettes de T-Rex les plus complets jamais vus aux enchères, a été dispersé pour près de 26 millions d’euros.

  1. Sanyu, Quatre Nus (vers 1950) : 27,1 millions d’euros

Le troisième meilleur résultat pour l’artiste, surnommé le « Matisse chinois », chez Sotheby’s à Hongkong en juillet dernier. À noter que le 2 décembre dernier, une autre de ses toiles avec un sujet aquatique, très rare dans son œuvre, s’est vendue 17,9 millions d’euros chez Christie’s Hongkong.

  1. Cy Twombly, Untitled {Bolsena}, (1969) : 31,5 millions d’euros

Retour chez Christie’s à New York avec une pièce appartenant à une série d’œuvres et réalisée par Twombly à la suite de la mission spatiale Apollo 11. La toile faisait partie de la collection d’art de Charles Saatchi et était passée aux enchères en 1992 pour 1,5 million d’euros.

  1. Ren Renfa, Five drunken princes returning on horseback (XIIIe-XIVe siècle) : 32,1 millions d’euros

Les parchemins qui datent de la dynastie des Yuan sont quasi introuvables sur le marché. Pas étonnant donc d’observer cette belle adjudication chez Sotheby’s Hongkong après une bataille d’enchères de plus d’une heure remportée par le Long Museum de Shanghai.

  1. David Hockney, Nichols Canyon (1980) : 33,4 millions d’euros

Récemment, le peintre anglais vivant le plus connu a souvent fait parler de lui. En 2018, il devenait l’artiste vivant le plus cher du monde avec un record établi à 73,6 millions d’euros pour une de ses scènes de piscine, les plus prisées par les collectionneurs. L’an dernier à Londres, chez Christie’s, Hockney pointait à la dixième place du classement des plus belles enchères avec 40,3 millions d’euros. Le 7 décembre dernier, c’est un de ses paysages que la maison Phillips à New York a adjugé à plus de 33 millions d’euros, soit un record pour ce thème de l’artiste, assez rare sous le marteau.

  1. Roy Lichtenstein, Nude with Joyous Painting (1994) : 37,6 millions d’euros

Peu présents aux enchères, les chefs-d’œuvre du pop art cotent souvent très haut. L’an dernier c’était le double d’Elvis peint par Warhol qui s’envolait chez Christie’s à plus de 50 millions d’euros. Cette année, le même opérateur a dévoilé une peinture tardive de l’autre grande figure du mouvement artistique, jamais vue sur le marché et la troisième enchère la plus importante de l’artiste.

  1. Wu Bin, Views of a Lingbi stone (1610) : 62,4 millions d’euros

Wun bin est un célèbre paysagiste de la fin de la dynastie Ming et le deuxième artiste chinois le plus cher de tous les temps avec la dispersion de ce rouleau de plus de dix mètres de long par la maison pékinoise Poly Auction. L’œuvre n’était passée qu’une seule fois aux enchères, en 1989 pour près d’un million d’euros, soit une cote qui a été multipliée par 75.

  1. Francis Bacon, Inspired by the Oresteia of Aeschylus (1981) : 68,9 millions d’euros

Le peintre britannique prend la première place de ce palmarès après Claude Monet l’an dernier et son tableau Meules vendu plus de 110 millions d’euros. C’est chez Sotheby’s, en juin dernier, que le triptyque apparu pour la première fois aux enchères a été vendu. C’est la troisième œuvre la plus chère de l’artiste, loin derrière son record de 2013 pour Three Studies of Lucian Freud, une peinture adjugée chez Christie’s plus de 140 millions d’euros.

 

 

 

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