Violences faites aux femmes : Nécessité d’améliorer le « traitement » médiatique

– L’impératif d’aider les médias nationaux à améliorer le « traitement » de la couverture médiatique de la question des violences faites aux femmes a été souligné à Alger, par des chercheurs en sociologie, en psychologie et par des professionnels de l’information.

Lors d’une table ronde organisée par l’ambassade d’Espagne en Algérie, en collaboration avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et l’Université d’Alger 2, les participants ont mis l’accent sur l’importance de faire évoluer le traitement médiatique des violences, notamment les pratiques journalistiques dans le cadre des violences faites aux femmes.

Selon les participants, les femmes continuent de subir  des violences, alors que les couvertures médiatiques de ce phénomène « ne reflètent ni la réalité ni l’étendue de ce fléau ».

Pour le professeur Dalila Haddadi, psychologue et directrice du Centre d’aide psychologique de l’Université d’Alger 2, « ces violences ne sont pas replacées dans le contexte plus global des inégalités femmes-hommes ».

Elle a regretté, dans ce contexte, la publication des articles traitant de ces violences faites aux femmes dans la rubrique « fait divers », plaidant pour la révision du traitement médiatique de ce phénomène pour que « ces violences fassent l’objet d’une couverture médiatique qui reflète pleinement les préoccupations de notre société ».

Le professeur Sabbah Ayachi, sociologue et présidente du Conseil national de la Famille et questions de la femme, a souligné, quant à elle, la nécessité d' »éviter la reproduction des stéréotypes » et à « être attentif à cette question  » à travers le choix des mots utilisés.

« L’univers des médias peut créer les conditions favorables pour aider à combattre  ces violences », a-t-elle estimé.

Elle a révélé, à l’occasion, que les violences faites aux femmes ont connu une « diminution sensible » en 2019, précisant que le nombre de cas des femmes victimes de violences  est passé de plus de 7000 cas en 2018 à 5620 cas en 2019.

Le sociologue Rachid Mimouni a insisté, pour sa part, sur l’importance de l’emploi des termes qui correspondent à la réalité des faits et sur le traitement objectif des violences faites aux femmes.

En Espagne, une réflexion au sein des rédactions sur le traitement des violences faites aux femmes a été initiée grâce à quelques chercheuses, journalistes, féministes et à l’Instituto de la Mujer qui ont mené un combat pour mettre en place des dispositifs efficaces, a fait savoir, de son côté, la journaliste espagnole Baena Macarena.

Intervenant par visio-conférence, cette journaliste et responsable égalité de l’agence EFE, a affirmé que suite au travail de réflexion engagé, un « manuel pratique » a été adopté. Ce manuel, a-t-elle poursuivi, « énumère 10 engagements des médias espagnols sur le traitement des violences ». Il s’agit, à titre d’exemple, de la nécessité d’ « utiliser les termes de ‘violence de genre’, ‘violence machiste’, ‘violence sexiste’ et de ‘violence masculine contre les femmes’, dans cet ordre de préférence ».

Le manuel rejette également « les expressions ‘violence domestique’, ‘violence au sein du couple’ et ‘violence intrafamiliale’ », et souligne que « la violence de genre n’est pas un fait divers mais un problème social ».

Le document met, en outre, l’accent sur l’impératif de « ne pas publier de photos ni de détails morbides, ne pas identifier les victimes ou donner une information qui puisse les affecter ou affecter leur entourage ».

 

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