Chardonnerets, canaris, serins, perruches, il s’agit d’une passion pour les uns et d’un commerce juteux pour les autres qui proposent toutes sortes d’espèces. Ce marché attire de plus en plus de vendeurs et de jeunes clients dont certains viennent des wilayas limitrophes pour acheter un bon chardonneret à prix fort. Aujourd’hui, un bon chardonneret, “boumezine” pour les Annabis, coûte presque le prix d’un mouton, puisque la ville d’Annaba figure en tête de liste des rares marchés sur le territoire national après Alger et Sétif. Pourtant cette espèce d’oiseaux est censée être protégée par la loi. Le chardonneret constitue le marché le plus juteux au niveau d’Annaba. La qualité du produit fait la différence de ce prix, et c’est généralement le chardonneret qui se distingue par ses chants le jour du marché qui augmente la mise et rassure l’acquéreur. «Vous savez que les fortifiants et les accessoires nous coûtent les yeux de la tête et quelque soit le prix de vente, on est souvent loin de réaliser des profits, indiquera un des vendeurs. Avec son hybride le mulet, sa commercialisation attire un grand nombre de connaisseurs. De 10.000 à 50.000 DA le chardonneret, il y a de quoi intéresser les gros spéculateurs, y compris les grainiers. En Algérie, cette espèce est sérieusement menacée. Dans certaines régions, elle a presque disparu en raison de son succès en tant qu’oiseau de ramage et de compagnie. Cette menace s’est traduite par le comportement sauvage qu’adoptent les chasseurs de ce type d’oiseaux. Ils attirent hommes, femmes et enfants de tous âges. « L’élevage des oiseaux est devenue une occupation où n’importe qui, riche ou pauvre, enfant ou adulte, homme ou femme, peut adhérer. C’est une occupation à la fois individuelle et collective réclamant de la concentration, du doigté et du temps », indique notre interlocuteur rencontré sur place, qui a fait de l’ornithologie une passion et un moyen pour vivre.
Imen.B