Dans son ouvrage The power of writing it down, Allison Fallon raconte l’histoire de Robert, un entrepreneur à succès, productif, efficace et apprécié.
Robert avait toujours aimé l’écriture depuis son enfance, mais il s’en était éloigné, parce qu’il ne se sentait pas dans le camp des “vrais écrivains”. Et puis, dans sa vie d’adulte, il n’y avait pas de place pour l’écriture (au milieu des factures, des relations, des deadlines et des responsabilités).
Si Robert a décidé de se remettre à l’écriture, c’était pour… dire au-revoir. De gros problèmes de santé mentale, nés d’un traumatisme enterré depuis des décennies, l’ont mené à vouloir s’enlever la vie.
Mais avant de quitter sa famille et ses amis pour de bon, il a décidé qu’il serait utile pour eux d’avoir une explication. C’est alors qu’en élaborant son suicide, il s’est mis à écrire son histoire.
Et l’écriture a commencé à faire son travail — c’est-à-dire nous aider à nous tenir en dehors de notre histoire, à la voir avec une nouvelle perspective.
Depuis ce nouveau point de vue, Robert s’est surpris lui-même : il commençait à ressentir de la compassion, de l’empathie, du pardon… de la guérison. Une nouvelle forme de respect pour lui-même, face aux épreuves auxquelles il avait survécu.
Et il a changé ses plans d’avenir.
L’écriture lui a littéralement sauvé la vie.
Alors bien sûr, l’écriture n’a pas tout fait. Elle s’est inscrite dans un cocktail de bonnes idées que Robert a eues, dont la méditation, la psychothérapie, le fait de compter sur ses amis…
L’écriture n’était pas tout. Mais elle était quelque chose. Et pour Robert, c’était le quelque chose qui a tout changé
Sara Boueche